vendredi 28 décembre 2007

Visite chez la Dermato

Il y a quelques jours, j'ai effectué ma première visite chez le dermatologue pour faire vérifier mes grains de beauté dont la nature m'a copieusement arrosé l'enveloppe corporelle.
J'arrive à l'heure, ce qui n'est pas le cas d'une jeune femme qui arrive après moi. Elle se fait proprement mais fermement remettre les pendules à l'heure par le médecin.
La dermato (c'est une femme) : "Je vous ai attendu, vous aviez RDV à 9h00 Mlle Truc, reprenez RDV un autre jour".
Bon, rien d'anormal, mais dans le ton et les propos on sent que ça ne rigole pas du tout!
Quelques minutes plus tard, c'est à mon tour. Pour le coup, elle est un peu à la bourre. Je me garde bien de le lui faire remarquer...

S'en suit un petit entretien introductif au cours duquel je lui raconte les antécédents familiaux qui expliquent ma visite. Puis elle prend le contrôle :

Elle : "Vous avez pris des coups de soleil?"
Réponse idéale : "Jamais, depuis ma tendre enfance je sors dans une combinaison intégrale anti-uv car mes parents ne voulaient pas que je meure d'un cancer de la peau"
Moi : "Oui cela m'est arrivé bien sûr, mais qui n'en a jamais pris?"
Elle est con sa question, non?

Elle : "Vous vous protégez?"
Comme elle est également vénérologue la madame, je me dis qu'elle vient de se planter de question...
Moi pensant faire la réponse idéale : "Je mets systématiquement (mensonge) de l'écran total"
Elle (me coupant presque la parole) : "Ça n'existe pas l'écran total, aucune crème ne protège totalement du soleil (pauvre naze de patient inculte)" .
C'est clair, elle n'est pas aimable. Elle a une tête à manger des gâteaux secs, et une belle faculté à faire culpabiliser!

On termine l'entretien (je devrais dire l'interrogatoire) préalable à l'inspection de mon corps.

Elle : " Déshabillez-vous"
Moi : je ne dis plus rien.

On passe donc aux choses sérieuses.
J'exécute méthodiquement, je prends mon temps comme pour retarder le moment où je vais me retrouver en caleçon / chaussettes devant elle.
Bon j'enlève les chaussettes, j'ai déjà l'air un peu moins con! Elle me tourne toujours le dos, visiblement très occupée à remplir mon dossier ou à faire des Sudoku. Je suis là, debout, planté comme une endive dans un silence absolu. Je me demande s'il faut que j'enlève mon caleçon. Ben oui, j'ai aussi des grains de beauté dans cette zone là! J'hésite, je n'arrive pas à trouver comment je pourrais bien lui demander cela. Je guette un indice de sa part. Nada, rien, que dalle. Au final, je n'ose pas demander, je ne suis pas à l'aise du tout. J'ai l'impression qu'elle aime bien ça de laisser ces couillons de négligents de patients qui ne pensent qu'à se dorer la pilule, à poil devant elle, mal à l'aise dans un grand désert sonore. Elle finit par se retourner. Elle me regarde, je m'attends à une remarque cinglante et désagréable du style : "Allez mon petit, faut pas avoir peur, on enlève tout!". Je me sens comme un petit garçon tout nu devant le médecin scolaire dans l'air glacé d'une salle de classe mal chauffée, avant de se faire palper les "rouleaux" pour vérifier qu'ils sont bien descendus.
Apparemment la situation lui convient ainsi.
Je m'allonge, elle m'examine, sans un mot. Il faut dire que j'en ai un paquet de grains de beauté. Ça doit l'emmerder, pas facile de s'y retrouver parmi ce champs de mine. Elle ne me cause que pour me dire sèchement de me tourner pour lui faciliter l'accès à des zones ombrageuses. Bonjour l'ambiance. Viens la question que je redoutais : "Vous en avez sur les parties génitales?". J'ai bien envie de lui répondre : "Viens regarder cocotte, n'aie pas peur de soulever le calebut, elle ne va pas te sauter à la gueule!". Aucun risque en effet...
Bref, l'inspection se termine, je me rhabille rapidos et m'installe pour un debriefing dans son bureau. Elle souhaite me revoir dans 6 mois pour un contrôle, pour observer l'évolution des tâches marron qui ornent mon corps. L'information me met en joie, vous imaginez. Le dentiste à côté m'apparaîtrait presque comme une partie de plaisir.

Je prends mon courage à deux mains et je lui pose une question pour la route : "Vous pouvez me dire quels grains de beauté je dois surveiller en priorité?"

Elle : "Ceux que j'ai mesuré" !!!!
Sympa la réponse, elle m'en a inspecté une bonne vingtaine, notamment dans le dos! Comment veux-tu que je m'y retrouve!

En fait, je ne sais pas si elle est compétente la spécialiste, mais la dimension humaine lui a totalement échappé. Je ne m'attendais pas à une scéance de massage, mais juste à un brin d'amabilité, de pédagogie et à être un peu rassuré. Rien de tout cela bien au contraire.

Moralité : Si en matière de crème solaire, l'écran total n'existe pas, entre la dame médecin et moi, j'ai au contraire bien senti sa présence. Mon sourire rayonnant en a fait les frais. Comme si elle avait pulvérisé une sorte de film ultra protecteur résistant à la chaleur humaine, et laissant flotter dans l'air un fluide plutôt glacial...

vendredi 21 décembre 2007

Message à caractère informatif

Je n'ai pas pu résister à la sélection d'un nouvel extrait de ce petit bijou intitulé "Carnet de note". Je suis plié à chaque écoute! J'adore presqu'autant que la choucroute! En cette période de fin de trimestre, certains parents apprécieront!!
Et bon week end les amis

vendredi 14 décembre 2007

Parade nuptiale ou un melon gros comme ça

C'était à l'occasion de mon voyage de noce. Nous nous sommes échappés en Grèce, ce magnifique pays que nous apprécions tant. Au programme, la découverte de deux îles des Cyclades. La première est très éloignée d'Athènes et peu fréquentée. Elle est magnifique et répond au doux nom d'Amorgos (quelques scènes du Grand Bleu y ont été tournées). Ensuite ce fut Paros, plus grande, plus touristique et moins charmante que la première.
Pour un séjour romantique, rien de mieux que la Grèce (antique)...
Et qui dit voyage de noce dit dîner aux chandelles en tête à tête. Nous y voilà.

Un soir, nous partons dîner dans un joli restaurant où nous nous régalons de tzatziki, de souvlaki, de kothropita, de moussaka et autres délices locaux. Nous sommes dehors, il fait bon, nous sommes beaux (surtout elle), les bougies vacillent sous de légers souffles d'air marin. Le bonheur absolu!

Arrive le choix du dessert. Pour moi c'est vite décidé car ma curiosité a été éveillée par d'énormes coupes colorées que j'ai aperçu sur certaines tables environnantes. Je demande toutefois des précisions au serveur qui m'explique que ce sont des "Melon surprise". D'habitude j'suis pas chaud sur le melon (et botte de cuir). Mais comme vous sans doute, j'adore les surprises. Banco, je sens que ce dessert est fait pour moi. Le serveur me précise que c'est un dessert pour deux, minimum. Ma femme ne semble pas séduite par la vulgaire énormité de ce dessert à partager. Elle a choisi quelque chose de plus fin et de plus discret. Ça lui ressemble bien. Le serveur me précise à nouveau que c'est du lourd, du king size, et que pour une personne ça risque de faire beaucoup. Qu'à cela ne tienne mon coco, tu es bien aimable, mais en face de toi, tu as celui qui se surnomme lui même "MisterSuperOlive", le seul, l'unique, capable de toutes les excentricités pourvu que le jeu en vaille vraiment la chandelle... Et pour le coup, le jeu est bigrement attractif! Je vous rappelle : voyage de noces, lune de miel et tutti quanti! Fais péter le dessert énorme Nikos, ça m'agace *. Tu vas voir de quel bois je me chauffe l'ami, j'ai de qui tenir (spéciale dédicace à mon papi Marcel dont je vous reparlerai sans doute un jour).
La belle assurance du jeune tourtereau en pleine parade nuptiale...

Le dessert arrive enfin. C'est un demi melon grec dont la chair est pâle mais sucrée et qui a presque le volume d'une pastèque. Lequel melon est rempli d'une dizaine de boules de glace aux parfums variés, recouvertes d'une montagne de crème chantilly. J'ai un doute quant à la présence d'un quelconque alcool pour arroser le tout. Toujours est-il que de près c'est assez impressionnant, malgré un évident manque de délicatesse. Un instant, je me dis que j'ai peut être fanfaronné un peu fort auprès du serveur, illustrant ainsi la célèbre arrogance du touriste français. Il nous quitte, un léger sourire aux lèvres. Aller hop, c'est parti, j'attaque la montagne par la face nord, méthodiquement, bien décidé à faire place nette.
Bon, j'ai mis un peu de temps mais je lui ai fait sa fête au "Melon surprise". Je suis fier comme un Pape, j'ai réussi ce défi idiot que je me suis auto lancé. En même temps je n'aime pas gâcher. Je m'autocongratule encore à coup de caresses sur la panse quand le serveur, quelque peu ébahi, vient constater que ce couillon de frenchy a ingurgité seul l'intégralité du monticule glacé. Je surprends un regard de sa part autour de la table pour vérifier qu'il n'y a pas eu de gaspillage. Rien de tout celà bien entendu. J'attends ses félicitations et l'annonce de l'homologation au Guiness Book. Hé mec, "I kill the Melon!" lui dis-je. En guise de réponse, il glisse un sourire compatissant à ma femme.
Nous quittons le restaurant et je commence à douter de l'effet séduction de ma stratégie. Je me sens lourd, mon estomac pèse une tonne, j'ai l'impression d'avoir mangé une enclume et le marteau avec. Ma démarche, comme le dessert, manque à présent d'élégance. Je pressens que je vais avoir du mal à me tortiller sensuellement auprès de ma belle.
Infaillible mais tardive intuition masculine...
Ben oui, j'avoue, j'ai été malade comme un chien. A trop vouloir faire le beau, j'ai passé ma nuit sur les toilettes à dégobiller ma connerie et mon stupide orgueil d'imbécile heureux. Une véritable débâcle! Le lendemain matin, après avoir bousillé le sommeil réparateur de ma douce, j'essaye de faire bonne figure. Je lui explique que j'ai été victime de l'héréditaire fragilité de mes organes digestifs. Ce n'est pas très glamour au réveil, je vous l'accorde, mais je cherche des explications à ce véritable désastre. Évidemment, elle est plus que sceptique, pour ne pas dire estomaquée par tant de mauvaise fois. Je frémis lorsqu'au petit déj', j'aperçois sur le buffet une assiette de melon qui semble me narguer genre c'est moi le plus fort. J'essaye de faire bonne figure mais j'ai le même teint vert pâle de cette saloperie de melon. Je propose avec le plus d'entrain qu'il m'est possible une excursion à la découverte des charmes cachés de cette île. Je suis encore "border line" mais ça va le faire, essaye-je de me convaincre.

Je conduis la voiture de location sur les petites routes tortueuses d'habitudes si amusantes. Bon je ne vous fais pas un dessin, mais le deuxième effet "melon surprise" (dont je redoutais l'existence) arrive très rapidement. Juste le temps pour moi de me garer en vrac au bord de la route, de passer la tête par la fenêtre et... je repeins la portière. Grande classe, distinction, élégance, raffinement, voila les qualificatifs qui me caractérisent le moins bien dans l'instant.

Retour à l'hôtel, penaud, livide. Direction le lit pour une journée méditation sur les thèmes : "Sans maîtrise, la puissance n'est rien / Vaut-il mieux être raisonnablement excessif ou excessivement raisonnable? / Je refuse, j'use ou j'abuse? / Se méfier des gros melons ..."
Et ce saloupiot de serveur qu'aurait quand même pu me prévenir!

Bref, une bien minable parade amoureuse.

Moralité : "Melon surprise killed me!" ou la vengeance est un plat qui se mange (puis se vomit) froid!

* A ne pas confondre avec le célèbre Star Académicien...

mardi 11 décembre 2007

Mieux que Martine!


A l'heure des Martine Cover Generator et autre gaudrioles bande dessinesques trouvées sur le web, voici ce qui se fait de meilleur en version originale.
Vous ne rêvez pas, ce titre "Les 4 As et la saucisse volante" n'est pas un détournement à ma sauce, mais bel et bien le titre d'un véritable épisode relatant les aventures rocambolesques de 4 jeunes gens! J'avais gardé ça au fond de ma mémoire car je crois bien que je l'ai lu cet album dans ma jeunesse!
Ça m'est revenu un soir comme une illumination. Pour une fois j'ai gardé ça pour moi, ne souhaitant pas passer pour un gugus en demandant autour de moi si quelqu'un avait déjà lu cette BD... au cas où elle aurait été le fruit de ma seule imagination! J'ai ensuite vérifié l'existence de ce chef d'oeuvre dont voici la couverture. L'histoire ne dit pas à quoi carburaient les auteurs, mais il faut leur reconnaître un talent créatif certain pour l'originalité de ce titre.
Il se pourrait bien que je le relise (si je le retrouve) et que je vous en fasse un petit résumé, ou pas!

dimanche 2 décembre 2007

Le voyage organisé ou la touriste attitude


Je ne suis pas un aventurier.
Quand il s'agit de partir en vacances, je tiens à mon petit confort. Pas adepte du grand luxe (ni forcément les moyens d'ailleurs) mais il me faut un minimum. Pas du genre à faire un tour du monde le sac au dos, gourdasse aux fesses, sandales aux pieds, Quechua en bandoulière. Même plus jeune, j'ai toujours eu un petit côté pépé que j'essaye d'assumer.
Bon, toujours est-il que quelques années en arrière, profitant d'une extraordinaire promotion d'après saison séduisant mon maigre budget d'étudiant, je réserve avec ma miss un voyage organisé en Turquie. On est au mois de septembre, je ne suis pas à la repêche, c'est Byzance!

Je vous l'accorde, à 22 ans le coup du voyage organisé, ça manque un peu de fun, mais bon, nous y voilà.
Aéroport de Nantes. C'est l'attente du charter qui doit nous amener en terre promise avec les quelques heures de retard habituelles. Notre groupe se forme petit à petit. Les vacanciers se regroupent, chacun affichant son air de rien légèrement dédaigneux. Personne n'ose entamer la conversation. On s'ignore même royalement, tout en sachant pertinemment qu'on va passer un petit moment ensemble. Les étiquettes du voyagiste sur les bagages ne trompent pas. Mais, on ne fait pas encore partie de la même famille, on n'a encore rien partagé ensemble. Faire tomber les barrières, franchir de "nouvelles frontières", il y a du boulot!
Je mesure alors la richesse de cette idée de voyage promotionnel. Un incroyable mélange des genres. Le must c'est quand même l'involontaire mais la subtile compétition vestimentaire des vacanciers en partance, catégorie "Vacances et bon goût" ! Vous connaissez l'assortiment magique : short + chemisette + chaussettes + sandales + gourmette et/ou chaîne en or + casquette. "Look voyage" qui disaient...
Un constat s'impose ensuite : notre groupe est parfaitement bancale sur le plan générationnel. Une majorité de post cinquantenaires contre deux couples de jeunots la vingtaine, cherchez l'erreur! Au programme, une semaine de vie en commun pour visiter Istambul et les principaux sites de ce pays (en bus), puis une semaine en Hôtel club au bord de la mer.

Nous avons évidemment sympathisé avec l'autre couple d'étudiants avec qui nous avons beaucoup ri du spectacle que nous ont donné nos aînés durant notre périple à travers ce beau pays.

Quelques anecdotes me reviennent.
Fou rire énorme au retour d'une soirée arrosée où un type discret et distingué qui voyage seul, allume sa clope dans le fond du bus qui nous ramène à l'hôtel et entonne une sorte de chanson paillarde à la gloire "d'Agaturk". Sauf que le Agaturk comme il dit, il n'existe pas ou plus exactement, son vrai nom c'est Atatürk (père de la Turquie moderne)!! Marrant ce décalage. Le type se lâche complètement et se trouve à l'opposé de l'image qu'il donnait jusqu'alors. La bande de pré-retraité est outrée du comportement atypique du monsieur. Ça chuchote d'indignement dans les rangs de devant. Nous on sympathise. Il est bien rock'n roll le gars. D'ailleurs, il est "médecin chiropracteur acupuncteur". Tout un programme à lui tout seul. En plus, il n'a pas de circonstances atténuantes puisque notre guide nous rebat gentiment les oreilles avec ce personnage central de la Turquie depuis le départ.
Bon d'accord, ce même soir un peu plus tôt, je m'étais laissé entraîné dans une chenille de tous les diables avec nos joyeux lurons de collègues de voyage. Ben quoi? Je fais mon possible pour m'intégrer! Cette soirée en langage marketing communication c'était un "dîner spectacle typiquement folklorique". Dans mon langage à moi, on appelle ça la fête à Dudule ou le baise couillon pour touristes.

Je passe sur les questions foireuses au guide qui se coltine un groupe dont le niveau culturel est globalement proche du néant. Pour vous donner le niveau, ça confond l'excision et la circoncision... En même temps, les glands à casquette ça n'a jamais rien compris aux histoires de circoncison!!
J'allais oublier les pauses pipi dans les magasins souvenirs d'Etat. Petite commission et emplettes pour les voyageurs. Commision aussi pour le chauffeur et le guide de la part des commerçants reconnaissants. Les affaires sont les affaires!
Visites de véritables marchands de tapis, qui suscitent l'admiration : "même qu'ils sont presque aussi beau que chez Saint-Maclou, n'est ce pas Ginette? "
Vive la "touriste attitude"!

Deuxième semaine, plus de liberté, plage, sieste, apéro, chorégraphie YMCA du club, balades en bateau sur une mer turquoise magnifique. Un joyeux melting pot franco allemand en tongs et shorts bariolés. Vive la culture bidochon!
Mais qui dit plus de liberté pour le piètre aventurier que je suis, dit également plus de risque. C'est donc à la suite d'un apéritif anisé (raki) préparé à l'eau locale que je succombe (c'est mon pêché mignon) à la célèbre Turista. Je suis scotché à mon lit, les boyaux en vrac. Loisir m'est donné de vérifier à moultes reprises le confort spartiate des chiottes à la turque, autre spécialité locale... A l'occasion d'une brève sortie de ma chambre, je croise notre sémillant ami "médecin chiro-acupuncteur" que nous avons surnommé "Agaturk". Désolé de me voir dans cet état, il se propose d'essayer "les aiguilles" comme il dit. Je ne suis pas chaud, mais au point où j'en suis, je ne vois pas bien ce qui peut m'arriver de pire. Pas la force de dire non. Rendez-vous est pris dans ma chambre. Il essaye de m'expliquer de notions de base, pour me rassurer sans doute, et conclut qu'il tente le coup mais qu'il y croit moyen. Il me plantouille un paquet d'aiguilles un peu partout à des point stratégiques et notamment entre les doigts de pieds et autour des oreilles. Ça fait un peu mal, c'est désagréable. Il me quitte car il faut attendre un peu que ça agisse. Une histoire de flux si je me rappelle bien. Mais, j'ai toujours mal au bide et je ne peux plus bouger! C'est vachement pratique l'acupuncture quand il faut que tu ailles aux toilettes (après les flux, le reflux)! A son retour dans la chambre, ma femme aura comme spectacle un mec au teint gris /vert allongé sur le plumard avec des aiguilles plantées un peu partout. Un moment elle s'est demandé si j'étais encore en vie ou si j'avais été victime d'un sorcier vaudou.
Bilan de la séance : totalement inefficace rapport à la turista, très inconfortable, mais pas du tout envie de fumer par contre!!!

A mon tour, j'ai donc été victime de la "Turistattitude". Comme pour me punir de m'être gentiment moqué de mes aînés, de leur tenues vestimentaires et de leur cruel manque de culture alors que je me trouvais à peu près au même niveau!
Moralité : Ouzo je ne boirai plus de ton eau!

PS/ Malgré tout, nous gardons un bon souvenir de ce voyage. Nous avons passé beaucoup de temps dans le bus, mais nous avons vu de très beaux paysages. Istambul qui fait le lien entre l'Asie et l'Europe est une ville d'une incroyable richesse. L'étape obligatoire à Ankara, la capitale administrative, est toutefois sans aucun intérêt. Et puis vous l'aurez compris, on s'est payé de bonnes tranches de fou rire!
Une dernière précision : ce type de voyage ne forme pas la jeunesse!

vendredi 30 novembre 2007

Message à caractère informatif

MACI - choucroute
J'avais oublié ces symapthiques détournements de vieux films d'entreprise qui passaient sur Canal+ il y a quelques années. J'ai revu celà grâce à TOPITO et je me suis régalé en regardant celui ci qui parle de la choucroute à midi! Extra, je vous laisse juger et vous souhaite un bon week-end les amis!

lundi 26 novembre 2007

Le foot école de la connerie ?


Bon c'est vrai, j'avoue, j'aime ce sport. J'y ai joué enfant et ado, puis j'ai fait une longue pause. J'ai repris il y a peu de temps, pendant 3 ans, avant d'arrêter pour de bon. Je me doute que certains on bien du mal à comprendre l'intérêt de la course en short derrière un ballon, notamment quand ledit sport se pratique en hiver sous des trombes d'eau, des averses de grêles ou autres cochonneries tombées du ciel breton (eh oui ça arrive qu'il fasse mauvais par chez moi!). Zigouiller un dimanche après-midi pour jouer au foot...

Mais j'aime ce mélange de personnes venant d'horizons, de cultures différentes, chacun avec ses qualités et ses défauts, réunis pour faire du sport et gagner contre les gars d'en face, à la régulière. La force de l'équipe, la complémentarité, la solidarité, la tolérance, le dépassement de soi. En théorie c'est beau, ça tient la route. En théorie seulement...

Parce que j'ai côtoyé trop d'abrutis sur les terrains.
D'une manière générale, sur un terrain de foot, le QI de chaque protagoniste doit fondre d'une bonne moitié. C'est inquiétant quand on sait d'où partent certains... En voiture, c'est le même topo. En fait, onze gars mal rasés et mal réveillés arborant fièrement le maillot bleu ciel aux armes de la pizzeria locale, ça sent les embrouilles!
Il y a les mecs couillons de nature et puis des types apparemment équilibrés qui se transforment en "décérébrés" sur le terrain. Les leitmotivs : Gagner à tout prix, mauvaise foi systématique, brutalités physiques et verbales, la liste est longue. Un vrai défouloir, une version soft des jeux du cirque. Aucune élégance dans la victoire encore moins dans la défaite.

Et ce "connard d'arbitre" qu'est le dernier des glands! Ben ouaip mon con, s'il était bon l'arbitre, il irait arbitrer la Ligue des Champions, pas des footeux du dimanche comme nous. Certains n'arrivent pas à comprendre cela, donc par derrière, ils insultent copieusement le gars en noir symbole de l'incompétence et de l'injustice. Il s'en prend plein la gueule pour pas un rond ou presque (35 € le match), c'est incroyable. Je me demande comment il y a encore des types qui acceptent de diriger un match...
Bon j'ai l'air de me mettre au dessus du lot, mais j'ai bien dû me rendre coupable d'une ou deux remarques désobligeantes envers les arbitres. Pas fier de moi.

Au rugby, au basket, pas un mot après l'arbitre ou si rarement. Ça râle parfois, ça réclame mais guère plus, il y a du respect. Au foot, on simule, on exagère, on triche, on se fâche tout rouge, on s'insulte direct. L'arbitre ne sévit que lorsque par chance il a réussi à identifier le pleutre qui l'a traité de "fils de pute" à l'autre bout du terrain. C'est tout dire.

Je passe sur le racisme et ses affirmations plus ou moins sournoises. Sur le terrain, en face à face, il est parfois perceptible mais le footballeur raciste n'est pas très courageux. Sur la touche par contre, les spectateurs planqués et difficilement identifiables s'en donnent à coeur joie, c'est l'apothéose, un florilège choisi de "bougnouls" et de "bamboulas" à qui l'on souhaite un prompt retour dans le pays d'origine. Un conseil, ne jamais rester trop près de la buvette et ses cartons de rouge ou de jaune, sous peine de boire le calice jusqu'à la lie...
Donc j'en ai eu ma claque, globalement déçu de l'état d'esprit déplorable de ce sport.
Je crache dans la soupe, comme Barthez à la gueule d'un arbitre?
Non, non, non, mais à l'heure où mon fiston va pouvoir s'inscrire pour un sport, j'ai des doutes pour le foot. Je rêve d'éducateurs (la plupart du temps ce sont les mêmes qui s'enguirlandent sur les terrains le dimanche...) intransigeants sur les valeurs du sport, de sanctions plus sévères contre les fauteurs de trouble et des professionnels qui montrent l'exemple... Gagner oui mais pas à tout prix.

Une horrible vidéo pour les courageux (ses).

Je suis un doux rêveur, n'est ce pas?

jeudi 22 novembre 2007

Les déboires d'Annie Croche

Cette brave dame s'ennuyait chez elle. Pour s'occuper, elle décida d'apprendre à tricoter. D'abord, elle fouilla ses armoires et fit le tri dans son petit cottage à la recherche de l'outillage adéquat. Elle se renseigna ensuite de tous côtés, et lut différents ouvrages. Elle se mit en quatre pour tricoter et retourna le problème sous toutes les coutures. Mais c'était compliqué. Elle eut rapidement les nerfs en pelote!
Elle aurait bien eu besoin de quelqu'un pour l'aiguiller. Elle s'était pourtant documentée, mais elle en eut vite ras-le-bol. C'était un vrai calvaire ! Point de croix à porter, non, mais elle courbait l'échine. Elle fut aussi victime d'une espèce de point de côté qui lui fit perdre l'haleine.
N'arrivant à rien, elle s'énervait en croisant les fers et faillit plusieurs fois s'écharper. Elle avait, pourrait-on dire, maille à partir avec ses longues et encombrantes aiguilles. Pour finir, elle se planta par mégarde une aiguille dans l'aine se faisant ainsi une vilaine boutonnière. Heureusement, elle avait tout sous la main et pansa sa plaie à l'aide d'un Tricostéril.
Résignée, elle se confia à sa voisine qui, de la voir si maladroite et si amère, se rit (d'elle).
De fil en aiguille, elle laissa finalement tomber cette activité, plutôt que de se noyer dans un dé à coudre... Elle se pelotonna dans un grand pull jacquard (appela Solange, carrément son amie) et décida qu'on ne l'y reprendrait pull. Over. Son profil d'artiste était sans doute ailleurs.

Voili voilà, j'arrête de broder sur cette histoire cousue de fil blanc et laisse la pauvre Annie Croche à son tricot stérile...


Pour ceux qui ont apprécié ce petit texte, qu'ils aillent directos chez le talentueux Frenchmat. Ils seront autrement mieux servi que par moi même. Chez lui, c'est du high level, on change de catégorie!

mardi 20 novembre 2007

- Elvis Perkins - While you were sleeping

#66.1 - Elvis Perkins - While you were sleeping
Vidéo envoyée par lablogotheque

Je vous propose cette sympathique ballade en compagnie de ce talentueux chanteur Elvis Perkins (fils d'Anthony, l'acteur). J'adore le concept de la vidéo (by La Blogothèque) et la simplicité de la chanson. Vous m'en direz des nouvelles!

jeudi 15 novembre 2007

Mes 30 ans et le rêve d'Icare...

Ce week-end mon petit frère va avoir 30 ans!

Évidemment j'ai repensé au mien d'anniversaire de 30 ans. Et j'ai eu un beau cadeau : un saut en parachute!

J'en avais glissé l'idée à ma femme. Vous savez le genre de propos qu'on tient puis dont on espère secrètement qu'il sera oublié. Moi j'avais dit ça un peu sur un coup de tête, pour l'impressionner. Bon le fait est qu'elle a une bonne mémoire. Je l'avais bien cherché. En réalité, derrière tout ça il y avait une sorte de défi personnel, et une question en filigrane : 30 ans, toujours au top?
Dans la symbolique, le rêve d'Icare exprime les dangers de l'orgueil des hommes...

Comme mes potes sont sympas, ils ont décidé de faire le grand saut avec moi. Ça réconforte d'être à plusieurs dans la même galère. Ce qui est con c'est d'avoir choisi de se foutre dans cette situation. Ce qui est con aussi, c'est qu'à plusieurs c'est impossible de se dégonfler, on a sa fierté!

Au total nous sommes 5, dont une courageuse.
Après une bonne heure de route pendant laquelle ça fanfaronne pas mal, excitation oblige, nous arrivons à l'aérodrome de Vannes-Meucon (56). Nous avons réservé un saut en tandem (faut pas déconner non plus) dont voici les caractéristiques : on monte à 4000 mètres (quand même), on saute avec un professionnel qui dirige les opérations, chute libre pendant 3000 mètres, puis ouverture du parachute (si tout va bien...) et enfin atterrissage. Le stress monte d'un cran quand la jeune fille qui nous inscrit nous demande si on veut souscrire à l'assurance... au cas où. Non merci mademoiselle, je compte pas y rester!

Ensuite un moniteur nous explique le déroulement du saut. On s'allonge sur de larges planches à roulettes pour une répétition des consignes en vol (en gros c'est bras écartés et genoux légèrement pliés). L'étape d'après consiste à enfiler une combinaison intégrale de couleur "flashy". Une question m'effleure l'esprit : pourquoi ces couleurs vives? Y aurait-il un club de ball-trap à côté?! La gaudriole masquerait-elle une certaine appréhension? On m'affuble également d'un casque mou (si si ça existe, la preuve) et de protège lunettes. J'ai un look d'enfer, la combinaison est moulante à souhait, le casque met en valeur mon crâne d'obus. Avec ça j'ai une bonne tête de gland...


Bien sûr, ma femme est présente (pour ramasser les morceaux) pour assister à ce moment de bravoure que va dignement affronter son homme...
Malgré cette présence motivante, petit à petit, mon trouillomètre montre ses premiers signes d'activité.

Il fait beau, on regarde les premiers décollages de "notre" avion. Il a une vraie gueule, c'est un Pilatus PC6 Porter.
L'avion se livre à un ballet impressionnant. Il décolle aussitôt les amateurs de sensations fortes embarqués et monte en flèche vers les cieux, pour en redescendre en quasi piqué. Le rythme est soutenu. Il atterrit au moment où les premiers habitués de la chute libre qu'il vient de larguer, posent déjà leurs pieds sur la terre ferme!

Pour l'instant j'observe le ciel bleu. Mais on ne voit pas l'avion quand il est à 4000m. Soudain, on distingue par intermittence des points lumineux qui filent à la vitesse de l'éclair. Puis d'un coup, une tâche colorée apparaît lorsque le parachute s'ouvre enfin.

Après je ne me souviens plus précisément de ce qui s'est passé autour de moi. Je sais juste que mon adorable beauf a voulu y aller en premier. A son retour il nous livre rapidos ses impressions, il a eu la trouille, son regard est un peu ailleurs (il a du mal à redescendre sur terre sans doute...), c'est un truc de dingue nous dit-il. A ce moment précis, je partage parfaitement son analyse sur le truc de dingue.

Puis c'est à mon tour. Je découvre mon instructeur au dernier moment. Je pense qu'il n'a pas loin de 65 ans (je ne déconne pas)! Il a de l'expérience, c'est sûr! C'est un ancien militaire chez les "paras" et ça ne plaisante pas! Mais une CERTITUDE statistique me hante l'esprit depuis l'instant où j'ai pu mettre un âge sur le petit bonhomme. Ben oui, ce papi a bien plus de chance de faire un infarctus que l'autre mono qui est un jeune homme. Trop tard, on y va, un dernier coucou à ceux que j'aime et on grimpe dans la carlingue de l'avion. C'est parti!

Avec moi, il y a "Pitch", la copine de mon fréro. Elle arbore toujours un grand sourire d'habitude. Je la regarde mais je n'aperçois ses dents blanches qu'à l'occasion de rares sourires forcés. Comme elle, mon trouillomètre s'est méchamment emballé. L'avion grimpe fort en décrivant une longue spirale. Je vois le sol qui s'éloigne et je respire mal. L'ambiance est lourde. Sans le bruit du moteur, on entendrait une mouche voler. Soudain je sens mon pépé parachutiste s'approcher de moi par derrière...gloups. Il nous attache solidement l'un à l'autre (regloups), enfin je l'espère car je ne peux pas le vérifier. Puis l'avion coupe brusquement les gaz et il retrouve une assiette proche de l'horizontale. On est à 4000m, les maisons sont de la taille d'un timbre Poste et on aperçoit au loin le Golfe du Morbihan. Ça va être l'heure de vérité et mon coeur s'emballe un peu plus encore. Un parachutiste expérimenté fait coulisser la portière, un souffle d'air envahit l'habitacle. Ni une ni deux il saute et disparaît, aussitôt happé par le ciel. C'est hallucinant la vitesse avec laquelle il s'éloigne. C'est à mon tour! On se déplace péniblement à deux pour s'approcher de la porte béante. J'ai l'impression que le papi me téléguide car je n'ai pas vraiment hâte d'y aller. J'avais oublié de vous le préciser, mais il y a déjà un type dehors accroché à l'aile, une caméra sur son casque. Il me filme. C'est un vrai cauchemar, mon trouillomètre a rendu l'âme depuis quelques secondes. J'ai toujours eu le vertige et je pendouille dans le vide, mon pépé de frère siamois fait encore le lien avec l'avion. Avant d'y aller, il me tape sur l'épaule pour que je pense à sourire au cameraman. Tu parles! Pas envie de jouer la comédie, j'ai la gueule d'un condamné à mort sur l'échafaud.
Point de non retour. Et c'est parti pour une chute libre d'environ 3000 m qui va durer 50 secondes (20 secondes de plus et c'est la tapenade, célèbre purée d'olive)!

Après quelques vrilles et loopings désordonnés, on se stabilise. La vitesse de croisière est proche de 200km/h. Au moment du saut, j'ai cru que mon coeur allait exploser. Quant à celui de mon pépé accompagnateur, j'aurais la preuve de sa bonne santé quand il aura ouvert notre toile. Les sensations sont indescriptibles mais il y a une vraie violence. Je n'ai pas franchement l'impression de voler mais plutôt d'être plus que jamais soumis à l'implacable loi de la pesanteur. Je mesure la gravité de la situation.

Enfin, le parachute s'ouvre sans encombre. Papi n'est pas venu alimenter les statistiques de la crise cardiaque en plein vol. A présent c'est une douce promenade, le stress retombe et l'atterrissage est une formalité.
Je remercie mon papi comme j'aurais pu le faire de celui qui m'a mis au monde ou sauvé la vie. J'ai l'impression de revenir d'un truc unique.

Unique c'est le mot, je pense que je n'y retournerais pas, mais ça vaut son pesant de sensations extrêmes et inoubliables.

Voili voilà, c'est fait.

Bilan des courses :
  • 30 ans et moyennement au top!

  • Nous avons tous mal dormi la nuit d'après en revivant cette expérience pendant notre sommeil.

  • Ma mère a eu pitié de moi quand elle m'a vu sur la vidéo au moment où je saute de l'avion (quand le cameraman voulait m'extraire un sourire!).

  • Ma femme m'a dit que pendant mon saut mon fiston lui avait demandé si papa était dans le ciel... Prémonition dramatique? Non juste terre à terre le fiston!

Moralité : courageux mais pas téméraire!

lundi 12 novembre 2007

La mobylette électrique version "self made"


mobylette-electrique
Vidéo envoyée par 1max2delire
Pour illustrer le billet précédent sur mes mésaventures à la Poste, j'ai découvert (mais un peu tard) l'engin qui aurait pu me sauver de la morsure du clebs et ce grâce à une belle capacité d'accélération. Je crois bien que sur l'aspect qualité du freinage, on est sur le même registre! Ceci dit, la couleur y est et l'état général se rapproche assez de celui de ma monture de facteur (j'exagère un peu c'est vrai!). Accrochez-vous bien pour cette magnifique chevauchée à mobylette qui exige une certaine dextérité!
Bon diou!

vendredi 9 novembre 2007

Un post sur La Poste

Pendant quelques uns des mes étés d'étudiant, j'ai bossé à la Poste comme facteur grâce au père d'une amie. Que me reste-t'il de cette expérience en jaune et bleu? Quelques souvenirs sympathiques que je m'en vais vous raconter.
Plantons le décors : il est 5 heures du mat' et le réveil sonne. La journée de travail commence à 6h. Pour un étudiant en été cette phase est délicate et relève souvent de l'exploit! Ceci dit, une fois les paupières ouvertes et les yeux en face des trous, les matins d'été sont magnifiques.

Mais place à l'action.

Réception en vrac du courrier que tu dois distribuer, classement méticuleux dans l'ordre de la tournée, le tout dans une ambiance du tonnerre! Incroyable ce que les types (il y a quelques femmes mais bien plus discrètes) pètent le feu alors que toi tu es encore dans les choux, ça gueule, ça déconne à plein tubes, c'est le royaume de la grande gueule, à qui aura le dernier mot ou sortira la blague ou la carte postale la plus salace. Les grosses têtes à côté c'est de la rigolade. Au point que c'en est parfois saoulant, on est d'accord?
Le calme arrive à mesure que les premiers habitués taillent la route. Au début tu t'en vas le dernier et tu sais que tu reviendras aussi après tout le monde.
On enchaîne, tu fourres ton courrier bien classé et bien ficelé dans plusieurs sacs et hop, en vélomoteur Huguette!

Ben oui, j'ai hérité d'une des "tournées mobylette", je me dis que ça va être cool le nez au vent sur mon deux roues. Bon, quand j'ai vu l'engin qu'on avait bien voulu me confier, mon visage enjoué s'est aussitôt assombri (comme le ciel ce jour là). On est à la Poste, entreprise publique, et mon engin n'a rien à voir avec le top de la technologie de l'époque. J'accuse le coup mais réceptionne tout de même l'engin. Je chevauche donc un splendide 103 jaune (pardi!), sacoches latérales à l'arrière et une sur le devant, pas de rétro, des freins inexistants ou presque. J'exagère, il y les bidules sur lesquels tu appuies et qui font croire qu'il y a des freins... mais même quand tu écrases les bidules, la meule elle s'arrête mais longtemps après. En forçant le trait, t'as presque le temps de tomber en panne d'essence! Je sais je suis long mais ce détail a son importance.

Episode 1 :

Un matin donc, je file plein gaz vers le début de ma tournée, il est 9h30, je passe un feu, vert, j'aperçois aussitôt une forme courbée traversant la rue devant moi au mépris du bonhomme rouge... Et ce qui devait arriver arriva. J'écrabouille les freins. Et là? Rien, nada, tel un supertanker lancé sur son erre, je file comme un bolide vers supermamie que j'essaye d'éviter tant bien que mal (en fait, ce sera mal). Une sorte d'attraction inéluctable aimante nos deux vies l'espace d'un instant, et paf c'est la collision! Je percute la forme humaine qui valdingue et je m'étale royalement dans un fracas métallique, sous le regard médusé des conducteurs alentours. Pour eux ça ne fait pas un pli, je roulais vite : "il n'a même pas freiné". Je suis un timbré estampillé la Poste.

Je vous rassure l'enveloppe corporelle de la brave dame n'a pas trop souffert. Elle s'en est tirée avec de petites contusions. Elle a quand même eu le droit aux pompiers et moi aux policiers, en quête d'un facteur aggravant. J'oblitère, pardon, j'obtempère... RAS alcoolémie négative (9h30 du mat je rappelle!). Je me suis senti tout penaud, d'avoir dégommé la mamie, mais franchement j'y pouvais pas grand chose : "Sans maîtrise, la puissance n'est rien"!


Episode 2 :

Je me souviens aussi d'un sérieux croquage de mollet par un sale collet hargneux qui m'a définitivement fâché avec Lassie. Je me rappelle la scène : moi sur ma pétrolette (toujours la même) m'apprêtant à glisser le courrier dans la boîte, le chien déboule aboyant furieusement. Je sais que je suis cuit, ce clebs est un dingo, il a les crocs, je le vois dans ses yeux, et ma bécane accélère à la vitesse d'une file d'attente... à la Poste! Je suis bien décidé à m'affranchir de cette menace à quatre pattes. Quitte ou double, je mets plein gaz. Et là ? Rien, nada, mon destrier jaune fume, pétarade mais ne bouge pas ou si peu. Le chien, lui, a pigé que son bifteck voulait se faire la malle et décide de n'en faire qu'une bouchée! Il ne lâche rien le salaud. Je gueule, j'ai mal, je me vois déjà aux urgences la jambe en lambeaux quand arrive la propriétaire alertée par le raffut. Elle arrête son chien et me dis : "Il n'aime pas les mobylettes". Merci, j'avais pas remarqué (connasse)!
Moralité et bilan de l'agression : Après qu'il tâte ton os, le clebs, direction l'hosto pour une piqûre anti-tétanos.
Au final, j'ai malgré tout bien aimé cette expérience qui, vous l'aurez constaté, n'a pas manqué de cachet... En effet, grâce à ces réveils aux aurores et une fois la tournée terminée, j'ai pu profiter des après midi ensoleillés les pieds dans l'eau!

PS : Privatisation à l'horizon, ils ont récemment investi dans du matériel un peu plus moderne. Vélos spécifiques, chariots ergonomiques, tenues modernisées, Kangoo rutilants, agence relookées, nouveau logo... C'est pas encore le top du top mais: " Y' a pas écrit La Poste là!"

mercredi 7 novembre 2007

Mc Circulaire

Dans la lignée de Kamini, voici l'oeuvre de Mc Circulaire un rappeur siphonné du bocage vendéen! Un peu plus trash mais c'est bien marrant! Ou comment passer de l'art de rue à l'art rural... Dealer de mogettes!
Merci Math pour cette découverte

dimanche 4 novembre 2007

Service minimum au service militaire

Retour en arrière sur un grand moment dans la vie d'un homme!
On est en 1997, études terminées, un automne magnifique en Bretagne. Je dois répondre à l'appel du Service Militaire.



Veille du départ, j'ai le moral fourré au plus profond des chaussettes, malgré l'été indien. Je savoure mes derniers instants de liberté sur la plage de Sainte Marine, le soir. Je suis seul, la mer est calme, je médite à ce qui m'attend et à tout ce qui va me manquer, j'écoute le ressac de l'océan, le vague à l'âme. En fait, j'ai pas vu le truc arriver, je me suis dit que j'allais réussir à éviter cette corvée, comme la plupart de mes amis. Ben non mon con, c'est ton tour! J'essaye de me convaincre que ça a du bon le service militaire mais j'ai la certitude que ça ne va pas me plaire... J'ai envie d'indépendance et de travailler (eh oui, pour payer ma retraite tiens !).
Pas de piston, pas de planque.
Demain donc, direction Fontainebleau, sa forêt et son 120 ème régiment du train, Force d'Action Rapide, Armée de Terre. Tout un programme!
Je vous passe le comité d'accueil kaki à la gare, l'embarquement dans le camion militaire, l'entrée au régiment, fermeture des grilles, je pense à Guy Moquet (!). Finie la belle vie. En moins de deux me voilà déguisé en troufion de base alias "conducteur Mistersuperolive", des cheveux en moins, un magnifique bérêt, un jogging bleu roi très seyant pour commencer, bref, l'impression d'être dans la quatrième dimension. Il y a un petit côté décalage total qui m'amuse un instant. Mais, au fond de moi je me dis qu'un mois de "classes" ça va être long.
Allez hop, c'est parti : jogging avec les shoes Patrick que tu coures deux fois avec et après elles sont niquées, marches dans la forêt au pas de course avec le paquetage de 25 kg sur le dos et les Rangers qui font mal aux pieds, ramassage de feuilles sur la place d'arme (on est en automne, il y a du vent donc quand le gradé inspecte il voit de nouvelles feuilles donc il te gueule dessus, c'est simple!), récurage des sanitaires et son lot de poils de bitte, démontage et astiquage de "Famas" (fusil d'assaut de la manufacture d'arme de Saint-Etienne, intéressant non?) en moins de deux, entraînements perpétuels à la marche en troupeau bien rangé autour de "l'homme de base" et synchro s'il vous plaît, demi tour gauche droite et autre figures imposées, lit et armoire au carré, branle bas de combat à pas d'heure de la nuit, lever du drapeau à 6h du matin en tee-shirt par 0° sur la place d'armes, ... Si t'es pas content c'est pire, au rapport direction le gnouf!


C'est marrant non? BEN NON, j'ai croisé parmi les militaires de base qui nous encadraient trop de couillons de première pour garder mon sens de l'humour. J'ai vu des "appelés" humiliés devant leurs camarades, parce qu'ils n'arrivaient pas à marcher au pas ou à faire un demi tour droite correctement, et se mettre à chialer comme de madeleines. "On n'a pas besoin de gonzesses ici!". Pas toujours beaucoup d'humanité chez les défenseurs de la Patrie "On est là pour faire la guerre, pas de la poésie!"...
Réussir à débrancher le cerveau pour être au niveau. Il faut des prédispositions c'est sûr! C'est d'ailleurs étonnant de voir comment certains se sont pris au jeu.
J'ai toutefois vécu quelques bons moments chambrée et de solidarité avec deux collègues que je n'oublierais pas.
Bon classique quoi, mais tant qu'on ne l'a pas vécu de l'intérieur, on pense que ceux qui racontent exagèrent. Ben pas vraiment en fait (à part la photo du dessus)! Au final, je suis plutôt content d'avoir pu voir ça de mes propres yeux et je suis surtout ravi d'avoir pu écourter l'expérience assez rapidement.

Enfin, cette mauvaise farce des Bidasses en folie n'aura pour moi pas duré très longtemps. Je me suis carapaté au bout de trois semaines. Dur de laisser derrière moi mes deux bons potes mais trop content de me tirer de ce mauvais film.

J'ai donc fait partie des derniers couillons à avoir été contraints a donner du temps à la Nation pour faire des trucs inutiles. Le service militaire a été supprimé en 2001. Depuis, place aux professionnels, entre eux ils se comprennent, et avec le 3ème poste du budget de l'Etat (derrière l'Education Nationale et le remboursement de la Dette) ils ont de quoi s'amuser.

Moralité : Fontainebleau, je ne boirai plus de ton eau!

PS / Au fait, en plein bazar sur les régimes spéciaux de retraite, les militaires ils n'ont pas une retraite après 15 années de services???!!!!

vendredi 2 novembre 2007

mardi 30 octobre 2007

Le gendarme chez Kronenbourg

Petit roman photo savoureux! Ça se passe (de commentaires) chez le fameux brasseur de bière de chantier.




On se doutait que les donneurs de leçons n'étaient pas toujours exemplaires, la preuve en images. C'est ce qu'on appelle dans le jargon gendarmesque un flagrant débit!
Mais que fait la Police????!!!!!! Des gendarmes accro à la Kro?

samedi 27 octobre 2007

Optimist ou le naufragé involontaire...

Souvenir d'enfance.
On est en été, dans une chouette station balnéaire bretonne où j'ai eu la chance de passer les vacances de ma jeunesse. J'ai 8 ou 9 ans, je ne sais plus exactement.
Afin de faire de moi un vrai petit breton, donc un bon marin, mes parents m'inscrivent à un stage d'une semaine d'initiation à la voile.
Première sortie en mer après un dernier briefing et conseils de sécurité sur la terre ferme. Mon père n'est pas loin, il observe son aîné face à cette nouvelle aventure. Il est en vacances, détendu, heureux et fier de voir son fiston grandir. Moi je suis sans doute impatient et aussi un peu anxieux à l'idée de ce rendez vous avec l'océan. C'est beau la mer, mais ça impressionne. Pour un enfant, c'est tout un imaginaire plus ou moins rassurant, un savant mélange d'aventures, de pirates, de requins, de tempêtes, d'infini, de Vingt Mille lieues sous les mers, que sais-je encore.
Me voilà donc parti avec mes petits camarades sur des petits bateaux que l'on appelle des "Optimists". Nous sommes une petite dizaine, assis chacun dans notre bateau sans voile pour commencer. Les embarcations, reliées entre elles en file indienne, sont remorquées par le moniteur et son Zodiac rouge et noir. Je suis en dernière position, assis bien sagement à l'avant de mon bateau. On s'éloigne du port doucement, j'aperçois mon père qui me fait de grands signes. Fier je vous dit le papa! A ses côtés d'autres parents. Tout baigne, je me sens comme un poisson dans l'eau... Mais ça ne dure pas longtemps! Je constate rapidement que mon Optimist embarque de l'eau de façon préoccupante. Le niveau monte très vite, je ne comprends pas ce qui se passe. J'écope, je crie, j'appelle au secours, lance des SOS, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire je me retrouve dans l'eau. C'est la panique, je flotte grâce à mon gilet de sauvetage orange délavé et je vois la flottille s'éloigner doucement mais sûrement. Je suis comme un gland, personne n'a vu la scène sauf mon père et les spectateurs amusés sur le port...
Bon je ne suis pas resté trop longtemps dans l'eau (beaucoup trop salée pour un marin d'eau douce), le moniteur a fini par être alerté par mes petits camarades apprentis moussaillons. Juste le temps que le message d'alerte remonte la chaîne!
Je crois que mon père s'est senti un peu seul lorsque son voisin lui a fait remarquer qu'un apprenti marin étourdi était en train de prendre son bain!
Le lendemain, il a littéralement dû me traîner jusqu'au port pour me forcer à reprendre le stage.

Je lui en suis aujourd'hui très reconnaissant car nous avons ensuite partagé beaucoup de bons moments sur l'eau ensemble. Mais que le premier contact fut rude. Un beau naufrage!

Pour finir un bon conseil : ne vous asseyez pas à l'avant d'un petit bateau qui est remorqué, les mêmes causes produisant les mêmes effets!

mardi 23 octobre 2007

Mon équipe de foot de tricards à moi

Je crois bien que l'idée de trouver des noms de joueurs improbables et /ou débiles m'est venue pour la première fois avec mon petit frère, il y a quelque temps. On s'était payé une bonne tranche de rigolade.

Je ne sais pas pourquoi j'ai eu un flash en regardant le dernier match de l'équipe de France de foot contre la Lituanie. Ou plutôt si, j'ai l'explication. Vu de l'extérieur, les joueurs de ce pays ont des patronymes à coucher dehors. En vrai et sans se moquer ça donne ça: Hazanavicius, Ivaskevicius, Danielevicius, ... ces vicieux footballeurs.

Donc voici le fruit de mes dernières cogitations à haut rendement intellectuel avec de splendides illustrations.


Mon équipe de foot de la loose.

  1. Jean Michel CORNER
  2. Bernard HORSJEU
  3. Marcel CISEAUX
  4. Raymond TACLE
  5. Kevin POTEAU
  6. Jean louis LUCARNE
  7. Jimmy ROULETTE
  8. Luc PENALTY
  9. Emile PRALINE
  10. Gérard CLAQUETTE
  11. Jean Pierre BOURIN

Je sais c'est con, ça ne vole pas haut, c'est pas bien de se moquer, mais je sais aussi qu'on sera au moins 2 à se marrer, c'est un bon début!
Sinon, j'attends vos suggestions avec impatience. En fonction des réponses je ferais une nouvelle sélection.
J'ai piqué les photos chez l'excellent TOPITO. Il y en a d'autres terribles!


PS/ Toute ressemblance avec des personnes et/ou footballeurs existants ou ayant existé (aussi improbable soit elle) ne serait que pure mais ennuyeuse coïncidence. J'adresse d'avance mes plus plates excuses aux victimes éventuelles.

samedi 20 octobre 2007

Des surdoués à la pelle?

"Chérie, je crois bien que notre enfant est surdoué!!!"
Voici la "vraie fausse" problématique snob en vogue dans les familles modernes, soucieuses de l'avenir des leurs bambins. De plus en plus de parents sont en effet persuadés d'avoir conçu des enfants au dessus du lot intellectuellement. Quoi de plus normal : "C'est moi qui l'ai fait!".
Ben moi, cette espèce d'autosatisfaction des géniteurs me fait doucement rigoler. Il y a un petit côté "ma semence c'est de l'or en barre" (pour la version masculine) un brin énervant.
Ceux d'entre vous qui ont des enfants (ou en côtoient) le savent, ils sont tous surprenants, vifs, curieux, ils cogitent en silence ou pas, ils ont des sorties imprévisibles, ils nous déstabilisent, ils nous font réfléchir, chacun à leur manière. Rien de plus normal en somme.
Ça n'en fait pas pour autant des génies parce qu'à 3 ans ils savent compter jusqu'à 25 (en chantant la marseillaise en breton)! La plupart du temps, nos bambins sont "surstimulés" par des parents inquiets et/ou imbus de leur personne. Aussi, ces parents cherchent à se rassurer et/ou à écraser les autres avec l'évidente "surqualité" de leur progéniture, se persuadant que leur enfant est surdoué. Façon de flatter son égo...
Bon moi je veux bien, ça arrive bien sûr d'être en avance (moi je suis souvent en retard...), mais apparemment c'est pas toujours facile à gérer.
Mais aujourd'hui, on est en mode business. D'où un commerce florissant de psychologues, de tests de QI, d'écoles spécialisées,... On raisonne déjà performance, chiffre, combien, rapidité, des dollars dans les yeux. C'est le syndrome Pentium 4 (je sais il y a mieux aujourd'hui!).
Mais lâchons leur la grappe à nos enfants, pensons épanouissement et bien être! Leur sourire n'est-il pas notre plus belle réussite? Moi ça m'inquiéterait un peu d'avoir conçu des calculettes humaines ou des encyclopédies vivantes... Il y a un juste milieu.
Tout ça parce qu'à 4 ans, le petit loulou, il a demandé à son père s'il était normal que les États-Unis n'aient pas ratifié le Protocole de Kyoto pour limiter les émissions de gaz à effet de serre?Bon là d'accord, il faut s'inquiéter!
Aller, je vous laisse il y a un des mes loulous qu'a foutu le feu à l'encyclopédie Universalis que je lui ai offert à Noël pendant que l'autre faisait des dessins sur ses mots croisés du Monde en chantant on a perdu les doigts dans l'....!
C'est grave docteur?
Bon week-end
PS / Pour conclure, cette belle phrase d'Edgar Morin (le philosophe pas le clarinettiste) : "L'intelligence c'est tout ce que les tests ne mesurent pas"

mardi 16 octobre 2007

A quel SEINS se vouer?

Entendu par une amie au guichet d'une agence bancaire : Une brave dame sans le sou qui voulait retirer 100€ pour aller faire une "momographie", rapport au dépistage! La cliente joue involontairement sur les mots et, à coup sûr, sur les sentiments. En face, l'amie en question essaye avec succès de contenir son fou rire (rapport aux "momos") mais elle accepte le retrait, reniflant toutefois l'arnaque... La cliente sort, a(u)réolée d'un franc succès si j'ose dire.
Il s'avéra après coup que ce n'étaient pas ses "momos" qui devaient se faire radiographier. On est en Bretagne, vous connaissez la suite, non?
C'est en fait le mari qui avait besoin de liquide pour aller au bistrot du coin (pris sur le fait) téter goulûment quelques ballons de Grappe Fleurie, picrate local. A ce prix là j'espère qu'on lui a servi un bon...Saint-Emilion!
Elles ont bon dos les mamelles (de la région Bretagne) de la brave dame!
PS / Photo non contractuelle