jeudi 8 novembre 2012

Piscine et bonnet de bain

Ce n'est pas que j'adore ça mais pour occuper les enfants pendant les vacances scolaires, la piscine c'est pratique. 
La piscine pour moi c'est le souvenir des séances scolaires à l'école primaire dans une piscine gelée version soviétique, un bassin trop profond, une eau trop froide, un moniteur blasé avec sa perche qui lui sert autant de bâton que de soutien, c'est tasse sur tasse, grelotage permanent au bord du bassin, les costauds qui coulent les gringalets, les cabines humides, froides et un peu sales, les chaussettes péniblement enfilées sur des pieds encore trempés, les cheveux mouillés en sortant dans l'air frais, le retour en bus et cette écoeurante odeur de chlore qui imprègne ton corps pendant des heures malgré la douche... Le seul truc drôle c'était bien entendu de voir la maîtresse ou le maître en maillot de bain, ce qui avait pour effet de changer définitivement le regard qu'on pouvait porter sur eux... certains perdaient un peu de leur belle autorité dans ce plus simple appareil. 
Sinon, je me demande bien qui a appris à nager grâce à l'école... 
Bref, quand je vais à la piscine j'ai un peu l'impression que je vais me baigner dans un chiotte... Ceci explique sans doute que je n'y vais pas souvent.
Avant de m'y rendre, je vérifie les horaires d'ouverture. Je ne sais pas pourquoi mais une fois sur deux, lorsque je veux y aller, elle est fermée pour réfection des bassins ou entretien annuel... Bon là c'était ouvert.
J'étais donc chez moi en train de me préparer mentalement à me cailler les miches pendant plus d'une heure, lorsqu'un éclair de lucidité me transperça. Bonnet obligatoire! Oui, depuis quelques mois le  port du bonnet de bain est  à nouveau obligatoire, comme quand j'étais enfant. Depuis la multiplication des piscines ludiques, cette contrainte avait disparu, et voila qu'elle refait surface. Les cheveux perdus  dans l'eau boucheraient des canalisations, des filtres et seraient à l'origine de coûteux dysfonctionnements...
Nous voici donc à la piscine "Aquasplash" devant le distributeur automatique d'accessoires où j'ai le choix entre des bonnets en silicone vert et des bonnets en tissu rouge. Pour une raison que je ne m'explique pas, il est hors de question de couvrir ma tête d'un bonnet en tissu. Enfin si, j'ai trouvé une photo qui résume bien mon blocage!
Mais le vert manque d'élégance... J'y regarde à deux fois pour voir si dans une des cases, il n'y a pas un bonnet bleu ou orange ou au pire noir. Mais ils sont tous verts... Je me lance, au moins c'est en silicone, exit le modèle de torture en plastique qui t'arrachait les cheveux quand tu voulais le visser sur ton crâne!
Avant d'aller nous changer, depuis le balcon qui surplombe les bassins, nous jetons un coup d'oeil sur l'affluence et c'est un spectacle haut en couleur qui s'offre à nos yeux. Des dizaines de têtes colorées gigotent dans l'eau et égayent cet univers d'habitude tristounet. Avec un peu plus de monde encore, on pourrait imaginer un tableau de Signac ou de Seurat. Sinon, je trouve ça très amusant que tout le monde soit logé à la même enseigne du ridicule...
Enfin non, à y regarder de plus près, tout le monde ne porte pas le bonnet de la même façon. J'opte pour le port au ras des sourcils qui couvre les oreilles. L'avantage est que le brouhaha qui règne dans ce lieu bruyant est considérablement atténué. L'inconvénient est qu'au bout de cinq minutes j'ai le lobe des oreilles scié en deux, et ça fait mal. Enfin le bonnet accentue la forme oblongue de mon visage, c'est assez drôle. J'ai l'impression d'être une sorte de missile, un obus. Non, en fait je ressemble à s'y méprendre à un suppositoire à l'eucalyptus!!
Allez hop, courage je franchis le pédiluve en regrettant de ne pas savoir marcher sur l'eau, et je me jette dans la fosse à microbes, toujours un peu fraîche à mon goût. Tout en surveillant mes enfants, j'observe la foule et je me régale.
C'est un défilé permanent de tête de glands, de crânes d'oeuf plus ou moins proéminents et déformés en fonction de la quantité de cheveux censée être cachée... Je dis censée car dans le style le plus hilarant à mes yeux, il y a le port "kippa" ou "calotte", vous voyez, le bonnet qui est remonté sur le haut de la tête, plissé, et qui tient encore par je ne sais quelle opération du Saint Esprit...
Je ne vous parle pas du kit "lunettes plus bonnet", oreilles décollées option morve au nez qui peut parfois ficher la trouille.
J'ai même vu une dame d'un certain âge avec ce modèle vintage fleuri que je pensais introuvable!

Quand au choix de ma mère de porter dans les années 80 le modèle à picots, je ne me l'explique toujours pas... Plus de sensations dans l'eau parait-il!
Je vous passe une mauvaise chute de votre serviteur sur une sorte de trampoline aquatique pour faire sauter les enfants qui me vaut une douleur persistante aux cervicales (le bonnet de bain n'a rien protégé!) et vous aurez eu une idée d'un après midi de vacances haut en couleur au pays du couvre chef en plastique...

lundi 10 septembre 2012

Sur la route des vacances

Eté 2012, pour les vacances direction l'Italie en automobile. Au programme Rome, la Toscane et tutti chianti quanti!
La voiture est prête... Enfin, le plein est fait, les pneus neige sont gonflés à bloc, j'ai aussi ouvert le capot du moteur mais je n'ai rien pigé à ce que j'ai vu... J'ai quand même dévissé puis revissé un truc pour faire genre je m'y connais et j'ai aussi chargé à fond le réservoir du lave glace anti-moustique. Ensuite j'ai refermé le capot dans un grand bruit et j'ai dit à ma femme, plein d'assurance, "Tout est OK".
Pour une fois, les bagages tiennent dans le coffre sans problème ce qui laisse à penser qu'on a oublié des trucs ultra indispensables comme le bateau gonflable, les doudounes, l'appareil à raclette, la collection de cahiers de devoir de vacances et les culottes des filles (une fâcheuse habitude)... Rien de bien grave en tout cas. Les lecteurs DVD pour l'anesthésie durable des enfants sont parfaitement en place et prêts à diffuser la totale des épisodes de Tom Sawyer et de Rémi sans famille. Pas de GPS embarqué, on y va à l'ancienne avec la carte routière du siècle dernier sur les genoux. Ça va le faire, le GPS c'est pour les glands!
Je m'installe aux commandes, j'enfile mes Ray-Ban Aviateur et j'entame une check-list avec ma copilote :
"Pipi?" OK
"Doudou?" Embarqués
"Pique nique?" Dans la glacière
"Glacière?" Dans le coffre
"Coffre?" Fermé
"Crème solaire?" T'inquiète, dans la voiture on risque rien...
"Ceintures?" Bouclées
"Salon de jardin?" Rangé
"Maison?" Fermée (j'en connais qui ont failli partir en laissant la porte grande ouverte...!!)
Pour un peu, on se croirait dans TOP GUN! C'est au moment où je demande l'autorisation de décoller à la tour de contrôle que mes enfants me demandent d'arrêter de me prendre pour un pilote de chasse. Je redescends donc sur terre, je passe la première et roule ma poule, les milliers de km qui nous attendent n'ont qu'à bien se tenir, la famille est prête pour l'aventure.
Evidemment, on n'a pas roulé 50 km que la question fatidique arrive : "C'est quand qu'on arrive?". A ce stade du voyage, cette question peut avoir des effets dévastateurs, pour qui n'est pas préparé mentalement. Quant à moi, je gère la situation paisiblement. Mais assez rapidement ça enchaîne à base de "J'ai plus de batterie dans mon lecteur MPtruc!", "Est ce qu'on peut avoir des bonbons?", "Qui c'est qu'a pété?", "Maman, machin il m'a dit que j'étais moche!", " Papa est ce que je peux jouer à ton I Phone?", "Maman, j'ai mal au ventre"... 
Du coup, sans tarder on allume le DVD. Mais aussitôt, la sanction tombe : "Papa on n'entend rien!" (pour les problèmes techniques on appelle papa). Bon c'est vrai que le matos est un peu limite, alors j'ai une idée de génie qui est de brancher le son du lecteur DVD sur les hauts parleurs de la voiture... La stéréo dolby est parfaite, on en a plein les oreilles, générique à fond et c'est parti pour une douce rengaine à base de : "Tom Sawyer, c'est l'Amérique, le symbole de la liberté!!!!" et on alterne avec "Je suis sans famille, je m'appelle Rémi et je me ballade dans la vie!". A ce moment précis, je ne sais pas qui il faut envier de Tom Sawyer libre comme l'air ou de Rémi qui se ballade sans famille, mais je me dit qu'ils devaient être assez peinards!
On vient à peine de quitter la Bretagne et les nuages arrivent (et oui!). Le premier péage d'autoroute se dresse aussi face à nous. A mesure que nous descendons dans le sud, le soleil  réapparaît et la carte bleue frôle la surchauffe tant les péages sont nombreux! Une spéciale dédicace au tunnel du Fréjus qui, avec un aller simple à presque 40 euros, offre un rapport paysage / prix au km absolument nul!
Une fois passée la frontière, c'est un enchaînement de tunnels qui donne l'impression de voyager au coeur d'une meule de gruyère!
Sinon tout s'est bien déroulé, sauf qu'à peine revenu, on vient de recevoir une première contravention pour un excès de vitesse enregistré en France sur le trajet du retour. On n'en fera pas un fromage car si on en reste là, 45 € pour 4600 km parcourus, c'est une moyenne honorable. Mais rien n'est moins sûr car on n'a jamais vraiment compris les limitations de vitesse en Italie, faute de panneaux indicateurs. Enfin si, il y en a plein d'indications qui précisent qu'en cas de neige ou de brouillard il faut rouler à 50 km/h... Manque de bol, il n'y avait ni neige ni brouillard! Rien compris non plus à leur système de radar fixe. Donc pour être clair, après avoir dépensé une petite fortune en péage et en essence (le gasoil était 20% plus cher là bas), je redoute la dégustation d'amendes italiennes, une spécialité locale au léger goût amer parait-il...

Ah oui, j'oubliais, on n'a pas été au top non plus sur la lecture des cartes routières, ce qui nous a valu des trajets souvent rallongés. Les enfants, dépités par nos erreurs de parcours et de timing, ont malgré tout fait preuve de beaucoup de bon sens... Voila donc un aperçu de ce qui a pu se raconter dans notre dos lors d'un voyage initialement prévu pour 2 heures et dont la durée a presque doublé :
La moyenne : "Pfffff, ça fait une heure qu'on aurait du arriver!"
Nous (légèrement à cran) : "C'est ce qu'on pensait les enfants. Si vous croyez que ça nous fait plaisir de tourner en rond, nous aussi on serait mieux dans la piscine!"
La moyenne : "Décidément, on ne peut pas vous faire confiance" (et pan dans les dents!)
Le grand : "Ben si tu leur fais pas confiance, tu vas faire confiance à qui alors?" (ben oui à qui tiens?)
La moyenne : "Ben à moi tiens!" (et re-pan dans les dents!)
Les voyages forment la jeunesse!
Et si jamais on reprend la route l'année prochaine, c'est décidé, on achète un GPS, on aura l'air moins cons, enfin si on arrive à le faire fonctionner!!


PS / A un moment j'ai même pensé que sur la carte routière ci dessus, ils avaient écrit "INDÉCHIFFRABLE"...


vendredi 6 avril 2012

La famille hérisson

L'autre soir en rentrant du travail j'aperçois, posée à côté de l'évier, une petite boule de poils marron et drus. Tiens c'est quoi ce truc? Ma femme qui revient d'une virée au magasin bio, me précise que c'est une brosse pour laver les légumes...

Si mon côté "anti bio" tique (je ne suis pas tout à fait guéri), je suis tout de même amusé par l'aspect mini hérisson de l'objet. Je décide donc de faire une blague à mes enfants et je place la brosse dehors à côté d'un pot de fleurs.
Plus tard, après le repas, je leur dis : "Les enfants, j'ai quelque chose à vous montrer, venez". Rien que le fait de les voir tous les trois ensemble, les yeux et la bouche grands ouverts est un spectacle qui me ravi. J'enchaîne donc en chuchottant : "Regardez, juste à côté du pot de fleurs, il y a un bébé hérisson qui dort, c'est très rare!". Ils s'approchent alors doucement, le grand devant, un poil sceptique, la moyenne le suit avec encore un brin d'étonnement et de curiosité dans le regard et la petite dernière peine à contenir son excitation mêlée de peur. J'adore! Bien sûr la supercherie est bien vite démasquée par les aînés qui s'amusent ou s'inquiètent que j'ai pu penser à leur faire une blague aussi minable. La petite quant à elle rigole nerveusement. Elle n'a pas tout pigé et est à peine soulagée.

L'histoire aurait pu en rester là. Mais après le rituel du coucher des enfants : pipi, toilette, histoire, calin, un verre d'eau, j'ai les fesses qui grattent, un guili, j'ai trop chaud (je fais court là), ma femme qui se détend sur le canapé m'interpelle : "Viens voir, il y a une bête qui bouge dehors... si ça se trouve c'est un  rat!!"
Intrigué, je sors courageusement dans le jardin muni d'une pelle et d'un balai, et alors que je suis prêt à faire face à un rat bondissant, j'aperçois un hérisson immobile et tranquillement posé au coin de la terrasse. La preuve en image.

Quand le lendemain matin au réveil j'ai montré les photos aux enfants, j'ai bien senti qu'ils étaient un peu scotchés par une telle coïncidence (et moi aussi d'ailleurs). Je retrouvais ainsi un peu de crédibilité à leurs yeux.
Bref, voilà une histoire qui ne manque pas de piquant!

Une autre photo en bonus, le bébé hérisson et sa maman. Je n'ai pas pu m'en empêcher!

jeudi 15 mars 2012

On ne fait pas d'omelette...

Elle m'a regardé dans le blanc des yeux, j'ai ri jaune. Elle m'a regardé dans le blanc des oeufs, ça m'a filé la chair de poule jusque dans les mollets. Elle m'a aussitôt traité d'omelette... D'un grand coup sur mon ovale elle a brisé ma coquille, je me retrouvais l'oeil poché, étalé, à poil et complètement à plat. Il y avait de quoi se brouiller mais je tentais de tenir le coup. Moi le petit coq transpirant, elle m'avait transformé en roi de la mouillette. Après un tel pain dans la tronche, mon eggo avait pris un coup. Pas beau à voir dans le miroir, complètement mimosa. Moi qui aimait jouer les durs, j'étais remonté et à la fois tout ramollo. Elle m'avait battu les blancs en neige. Bref on ne fait pas d'omelette...