lundi 15 juin 2009

Week-end saucisse à Paris

Aéroport de Quimper, départ pour Paris.
Ici tout est riquiqui : le parking, l'aérogare, la file et le temps d'attente pour l'enregistrement, la salle d'embarquement, et c'est très agréable. L'avion lui même n'est pas bien grand. C'est un Canadair. D'habitude ils font des avions pour éteindre les incendies. C'est amusant mais ce matin là il pleut...
Je grimpe les quelques marches de l'escalier pour monter dans ce petit appareil, sorte de mini "saucisse volante". Tout le contraire de l'hôtesse qui me souhaite la bienvenue à l'entrée. Dans le couloir, je baisse la tête pour éviter de caresser le plafond qui est aussi bas à l'intérieur qu'à l'extérieur (météo oblige) et je m'insère dans mon siège côté fenêtre. Ce coucou m'offre un nid douillet! Le vol se déroule tranquillement. Atterrissage en douceur dans un style épuré (quoi de plus normal pour une saucisse volante, hum hum).
Plus tard, je retrouve mon petit frère qui m'a offert une place pour le concert d'AC/DC. Nous nous rendons ensemble au Stade de France via le RER B. Le trafic est perturbé à cause d'une
grève. Le train semble déjà être à saturation quand nous entrons avec difficulté dans la rame. Mais je sous estime la capacité d'ingurgitation de l'engin. A chaque arrêt il en grimpe plus qu'il n'en sort. Très vite je n'ai plus besoin de me tenir, mes voisins directs amortissent les à coups de conduite. Nous sommes imbriqués les uns dans les autres, nous formons un tout en mouvement version compression de César. Je lévite ou plutôt je dérive dans quelques mètres carrés au gré des va et vient. Je suis plus comprimé qu'une Knacki dans un paquet de 10. Comme elle, je baigne rapidement dans mon jus. La chaleur est étouffante, il n'y a pas d'air. Dans ce chair à chair, de délicates effluves s'entremêlent : "S'il vous plait Mr, baissez les bras" demande fermement une dame black à un "congénère". Lequel a pénétré dans le wagon à grands coups de boutoir et est venu incruster ses aisselles sous les délicates narines de la dame. Il s'exécute avec difficulté, prenant la chose avec humour.
Ça s'engueule et ça pousse un peu plus à chaque arrêt. Je ne suis pas loin de la crise "d'agoraclaustrophobie" et j'envisage de me tirer de ce parc à bestiaux avant notre destination finale. Partir en courant me semble être la meilleure alternative pour me rendre au concert d'AC/DC. Mais je continue (1).
La tension monte et je serre les dents pour rester dans l'ambiance.
La rame finit enfin par vomir son trop plein de matière humaine malaxée et nous expulse sur le quai dégoulinant de sueur.
Petite pensée au passage pour celles et ceux qui subissent cela au quotidien.
Pour me remettre de mes émotions et parce que mon estomac a retrouvé sa forme naturelle, je m'offre un sandwich... saucisse. Ainsi rassasié je me hisse aussitôt au sommet du stade où je profite du concert avec le brother qui arbore un magnifique tee-shirt collector du groupe. Angus Young est au taquet et fait corps avec sa Gibson SG. Le son laisse un peu à désirer mais le moment est unique. Dans le métro pour le retour les gens se causent et l'ambiance est carrément bon enfant. Extra!
Lendemain, ballade autour des Halles, trattoria italienne, expo Kandinski. Un moment de culture (choisi celui là) avec des couleurs magnifiques et des formes en veux-tu en voilà. J'adore! Je corrigerais juste un des crédos du peintre : "Le cercle est la forme qui tend le plus vers la quatrième dimension", mais le moyen le plus sûr de s'y rendre est encore le RER. Bref.
Soirée chez un cousin qui gère un château pour séminaire de luxe dans la Brie. Grande classe, vie de château, champagne, saucisson, grands crus, côte de boeuf, saucisses (eh oui!), débats d'idées, puis petit dodo dans des draps douillets. Demain c'est dimanche.
Le train matinal nous ramène à Paris fatigués. Petit déjeuner puis déambulations le long du canal Saint Martin. Mon frère réalise que le verbe écluser a plusieurs significations! Nous enfourchons ensuite des Vélibs pour une tranquille ballade le long de la Seine.
Pasta au pesto et puis basta, retour au bercail en saucisse volante.

La belle vie quoi!

(1) Le nom « AC/DC » viendrait d'une suggestion de Margaret Young, la sœur d'Angus et de Malcolm, qui a vu ce sigle au dos d'une machine à coudre de marque Singer. AC/DC est le sigle pour alternating current/direct current, soit, en français, « courant alternatif/courant continu ».
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