samedi 29 août 2009

Monsieur connard à l'hôpital

Hôpital de jour. Retour dans la chambre. Ma petite fille dort à poings fermés encore sous l'effet de l'anesthésie.
Dans le lit d'à côté, une jolie petite fille d'environ 5 ans se réveille. Seule. Elle a de beaux cheveux noirs et des yeux presque aussi sombres.
Elle et ma fille viennent de passer le même examen.
Nous attendons un quart d'heure. Sa mère arrive enfin dans un grand fracas vocal. Dans son sillage elle traîne Franz. Franz c'est la trentaine, une sorte de "moustache bouc" du plus bel effet, des cheveux ras ornementés de lunettes de soleil, un pantalon de treillis, une polaire marron (c'est l'été en Bretagne...), un regard dur sans rien derrière. Bref le genre pas commode, limite mauvais. Difficile de faire le lien entre lui et sa fille.
Le mec parle aussi fort que sa copine. Juste à côté, ma fille dort.
Le médecin arrive relax pour expliquer que les résultats de l'examen ne sont pas inquiétants. Franz lui pose des questions sur un mode agressif. Franz s'énerve car les réponses du médecin semblent ne pas correspondre à ce qu'il aurait souhaité entendre. Franz a dû faire des recherches approfondies sur le Net... Et Franz est du genre à taper quand il est en désaccord.
Le médecin s'en va en rappelant qu'il faut attendre un peu avant que la fillette mange et puisse sortir.
Mais ça ne convient pas à Franz qui est très pressé de partir. La fillette a faim et veut du gâteau au chocolat que sa mère vient d'aller acheter à la cafétéria. Elle lui en donne une part.
L'infirmière arrive avec le goûter et constate impuissante que la fillette arbore un beau sourire chocolaté.
De son côté, Franz est au taquet. Il fait les 100 pas entre le couloir et la chambre attendant que sa fille mange. Mais ça n'avance pas assez vite à son goût! La mère sous pression engueule sa fille en lui fourrant des cuillèrées de petit suisse dans le gosier. Le père va et vient en mode psychopathe, répond au téléphone, claque des doigts, tape du pied pour montrer son impatience.
La mère lève la fillette et constate qu'elle titube. Elle annonce à Franz : "Tu vas devoir y aller tout seul Franz".
Franz arrive ausssitôt le regard noir : "C'est du chiqué ça! On est des costauds dans la famille! Allez mets tes chaussures". Ben ouais c'est vrai quoi! Quand il a fallu endormir Franz pour opérer sa hernie, on a dû lui mettre double dose...
La petite elle, est encore dans le cirage.
Nous assistons à la scène, estomaqués. Je rêve d'aller défoncer le crâne vide de Franz. Mais je ne suis pas courageux.
Pour passer le temps, Franz est parti traquer l'infirmière pour qu'elle les autorise à mettre les voiles. Mais elle est occupée. Du coup la mère décide d'arracher les électrodes de contrôle du torse de sa fille.
Ça gueule encore un peu. Notre fille se réveille.
Rien à foutre. D'ailleurs on se casse, on est seuls au monde, sûrs de nous, ignorant la masse de connerie dont nous irradions notre entourage.
Une pensée pour cette petite fille qui va devoir grandir avec ses abrutis de parents.

Si un jour le monsieur passe lui aussi une IRM, pas évident qu'on puisse y voir autre chose que sa connerie. Tiens, j'imagine sans peine le constat du radiologue : "Plus con tu meurs!"

PS : Au fait, tout va bien, merci.