lundi 18 mai 2009

La maîtresse à Léo!

Mon fiston est en classe de CP. En plus du foot à la récré, des collages, des cartes Pokémon, du cinéma et de la relaxation, il fait parfois des maths et il apprend aussi à lire et à écrire. Un programme très classique et dense auquel le père attentionné que je suis prête parfois un oeil... Hier ma femme m'a fait lire la première page de son cahier du soir écrite de la main de sa maîtresse. Je me fais un plaisir de la partager avec vous : "Cahier du soir à Léo"!!!
Gloups, on pense à une étourderie. Laquelle décore de la même façon les cahiers du soir des autres enfants de la classe... Rien de bien grave me direz-vous, mais on se pose quand même quelques questions sur le reste de l'enseignement après une pareille découverte. 
Cette faute de français est en fait une faute courante en Bretagne où l'on dit souvent : "C'est le vélo à Gweltaz". Gweltaz étant un prénom à la mode chez les adeptes de l'école made in Breizh. Ou encore "C'est la bière à Fanch que c'est quoi hein", mais aussi "Qui c'est qu'a piqué le biniou à Lanig?"
Pour les amateurs d'expressions bien de chez nous, je vous invite à lire ce florilège
Des "à" à la place des "de" en veux-tu en voilà! Un détail sans doute mais un doute m'habite quand j'entends poindre à mes oreilles un air musical d'une rare fraîcheur :  "C'est la bite à Dudule!". J'essaye de fredonner la chanson en remplaçant le "à" par un "de" et "C'est la bite de Dudule!" mais ça ne sonne pas comme il faut.
Bref, chez nous on bricole pas mal et on met aussi des "à" à la place des "chez" : "Je suis allé au coiffeur", ou encore : "Demain, je vais au dentiste"la classe.
Bon nous sommes d'accord, la langue française est propice aux fautes et aux dérapages mais sur des basiques type CP il faut être un poil exigeant tout de même. 
Je suis donc décidé à faire part de cette déconvenue à la maîtresse de Léo, au moins pour qu'elle épargne ses futurs élèves (j'ai deux autres enfants à lui confier). Ne sachant pas trop comment m'y prendre pour aborder le sujet avec elle, j'ai choisi la solution de la lettre "à nonyme".
Pour qu'elle améliore son français et ne pas être chien avec elle, je lui laisserai également le dictionnaire de "Lassie nomyme".

dimanche 3 mai 2009

Agriculture raisonnée et commerce inéquitable


Depuis quelque temps ma femme est devenue une adepte du bio. Ma dernière loustiquette est élevée au bio et j'approuve. Aussi suis-je inquiet pour le développement durable de mes deux aînés qui, bien qu'ayant été choyés, ont dû ingurgiter de la molécule de synthèse!
Sans être accro au bio, j'aime l'idée de manger sain. Et ce qui est bon pour l'homme, l'est également pour notre planète.
Ce que j'ai du mal à digérer ce sont les prix intensifs pratiqués dans le domaine, notamment par la grande distribution. 
Je m'explique. Il y a quelques jours, prix de la pomme golden non bio avec traitement 1,50€ le kilo. La même en bio dans la même enseigne : 3,50€ le kilo! Plus 233 % !! Une précision pour les petits malins qui pensent avoir trouvé l'explication : le kilo bio pèse bien le même poids que le kilo non bio... Écart identique avec des poires cet hiver. Vertiges des prix de l'agriculuture bio...
Ok, je comprends, c'est plus cher à produire parce qu'il y a plus d'exposition aux risques et que les rendements sont moins bons, naturellement. 
Ah oui j'oubliais, l'enseigne chez qui je fais mes courses emballe sévère, le bio notamment.
Une question : Est-ce l'emballage carton+film plastique qui augmente singulièrement le prix au kilo des golden bio ou c'est juste pour justifier leur prix qu'ils se sentent obligés de soigner leur emballage anti développement durable? Ils vendent aussi de magnifiques choux fleurs bio sous plastique+carton. Nota bene : Ils sont comestibles à condition d'enlever le film plastique et le carton! Non je sais, ils sont tellement précautionneux qu'ils protègent les fruits et légumes bio pour éviter qu'ils ne soient contaminés chimiquement par leurs petits voisins de présentoir traités à haute dose! 
Autre point d'insatisfaction. Quand tu as payé tes golden bio à prix d'or, tu t'attends à une explosion au niveau des papilles gustatives. Et bien zéro, nada, que dalle, pépin. 
Il faudrait donc manger des fruits et des légumes de saison et si possible en privilégiant les circuits courts et les producteurs locaux. Pas simple pour les ananas!
En tout cas, chez Carouf, ça raque fort et mon pouvoir d'achat se biodégrade! Dans les coop bio et autres magasins un brin spécialisés, manger sain n'est pas à la portée de toutes les bourses. Lesquelles se rabougrissent en ces temps de crise.
Ça me fait penser à un slogan : "Manger moins mais manger sain". Je veux bien mais quand tu a envie de manger une poire, tu n'en manges pas qu'une moitié sous prétexte qu'elle est bio et qu'elle coûte deux fois plus cher qu'une non bio, enfin!
Pour ce qui est des effets du bio sur la santé et les performances je suis plus circonspect, preuve à l'appui. Mon ami Christophe se nourrit plus bio que moi. Il court aussi le 10 km 10% plus vite que moi. Morale de l'histoire : l'homme bio nique l'homme non bio. Et en plus il fume alors que j'ai arrêté. Ça doit être des clopes au tabac bio (intéressant le concept des clopes bio, isn't it?)!
La logique écologique est parfois surprenante : La nature a payé le prix fort le développement de l'agriculture intensive. Certaines de nos plages et rivières bretonnes en portent les stigmates (nos viscères aussi?). Aujourd'hui elle nous rend généreusement la monnaie de notre pièce. Et dire que c'est Carouf qui la venge et s'engraisse en nous faisant payer une fortune des produits 100 % naturels! Mais quand le vers est dans le fruit...

Pour résumer, manger bio est une problématique de nantis, les distributeurs en profitent en se sucrant abondemment les amygdales(1) au passage. Ainsi va la vie!

(1) Expression familliale dont le sens ne vous aura pas échappé.