mardi 31 mars 2009

Marseille, le Vieux Port et la Mer

Je suis dans l'avion du retour.
Je ferme les yeux et j'entends les conversations qui s'entremêlent. Je passe de l'une à l'autre, j'en attrape des bribes. A peine ai-je le temps de suivre le fil d'une d'entre elles que je me laisse aussitôt embarquer par d'autres effluves acoustiques plus attirantes. Mon esprit divague, comme à la dérive. Je me laisse bercer par le rythme et la variété de ce mélange sonore. C'est agréable.
Tiens c'est comme à Marseille. Ce qui m'a plu là bas (je passe sur la pluie... un vrai temps de breton!) c'est ce "melting-pot" culturel. J'ai adoré déambuler dans cette ville et pouvoir passer d'un monde à l'autre en l'espace de deux ou trois rues, sans véritable rupture. Il y a dans cette ville un brassage et une imbrication de cultures qui s'assemblent harmonieusement.
D'abord le "Souk" bruyant, sale, coloré  et bordéliquement organisé où l'ambiance et les odeurs vous transportent ailleurs, loin, vers d'autres rives méditerranéennes. Cette ville désoriente l'occidental. Je me promène encore, je m'enfonce, je m'éloigne, je me sens partir, je me laisse aller, gagné par ces délicieux relents "afros-orientaux". Ça discute, ça se touche, ça négocie, je ne comprends rien, ça clope sur clope comme au bon vieux temps, ça s'époumone... Taxiphones, salons de beauté afro, coiffeurs et barbiers, boucheries où s'exposent des kilos de viande, boutiques de tissus, vendeurs de babioles, de fruits et légumes, épiceries, pâtisseries tunisiennes, tout cela se jouxte, parfois même se superpose, pour mon plus grand bonheur. J'aime cette fusion des univers où l'on sent la vie, simplement.
Puis, avec un certaine douceur, on revient au calme feutré de boutiques plus chics dont les devantures impeccables et millimétrées répondent aux codes aseptisés de nos riches économies. Les ruelles étroites s'embourgeoisent pour devenir des avenues, jamais prétentieuses. Là, tout est calculé, rien ne dépasse, c'est beau, c'est propre mais ça ne sent rien et c'est un peuchère (désolé, je n'ai pas pu m'empêcher!). Pour un peu ça foutrait les boules tout ce rêve en sachet. De la poudre aux yeux!
Étonnamment, les deux univers cohabitent sans cloisonnement apparent. Je n'aime pas l'un plus que l'autre, ce que j'aime c'est cet amalgame qui a fait et fera sans doute la richesse de cette ville généreuse et authentique.
Le Vieux Port et la Mer. Une belle ouverture sur le monde en guise de conclusion, non?
Je me dis que si la mer a toujours éloigné les marins de leurs ports, elle a aussi permis aux civilisations de se rapprocher et d'échanger. A Marseille on peut vivre cette diversité.

PS: Spéciale dédicace à la Rascasse from Mars et à mes deux adorables conseillers locaux!

vendredi 20 mars 2009

Mr Météo travaille à la banque


Hier soir, je rentre du travail dans mon costume de pingouin. Non pas que je travaille désormais comme figurant pour le prochain Pixar au pôle Nord. Je porte juste un costume cravate sombre et classique dans lequel on se trouve parfois un peu engoncé, comme un pingouin
Tous les enfants du quartier sont dehors, jouant au foot, sautant à la corde, dévalant l'impasse sur leur vélo, pour profiter de ce magnifique début de  printemps. Je me gare devant chez moi, je sors de ma voiture et je dis coucou à la petite voisine, trottinette en main et casquée de travers. Elle me regarde de la même façon et me dit du haut de ses 6 ans :
Elle :  "Pourquoi t'es bien habillé avec une cravate?" 
Moi : "Et bien je.... C'est pour mon travail, je suis un peu obligé d'être bien habillé". Je n'ai pas le temps de lui expliquer qu'une fois on a osé me faire une remarque parce que je ne portais pas de cravate et que certains de mes clients pouvaient penser que je leur manquais de respect...
Elle : "Ah bon, tu présentes la météo c'est ça?"
Moi : ".....!!!!?????" Je suis resté comme deux ronds de flanc, bouche bée, puis j'ai ri, pas autant que j'aurais voulu pour ne pas qu'elle croit que je me moque d'elle. 
J'ai fini par m'Alain Gillot dépêtrer (bof bof)
Moi : "Non je travaille dans une banque" J'ai bien vu que ça ne la faisait pas autant rêver que le type de la météo...
Elle : "C'est joli comme pour un mariage"
Je me suis trouvé con et j'ai ri à nouveau. Je lui ai dit que je prêterais une cravate à son papa, puis je suis vite rentré me changer pour profiter tranquillement de cette belle fin de journée, à l'aise.

J'ai adoré cet échange et les questions spontanées d'une enfant qui s'interroge sur la vie des grands et sur la signification de leurs codes vestimentaires, un peu dépassés je vous l'accorde.
Ah au fait, il fera beau demain!