lundi 7 décembre 2009

Un jour de pluie

A peine avais-je mis le nez dehors, que je fus saisi par un froid humide. Je frissonnai. Une pluie fine tombait insidieusement. Je n'avais marché que quelques minutes et j'étais déjà trempé. Mon fidèle caban n'était plus tout à fait imperméable. J'étais parti rapidement de chez moi et j'avais malheureusement sous estimé les précipitations. Je pressais le pas.
Alors que j'allais rentrer encore un peu plus ma tête dans mes épaules, j'aperçus, de l'autre côté de la rue, une élégante silhouette féminine vêtue de noir, au dessus de laquelle dansait un grand parapluie rouge. La jeune femme marchait vite, elle courait presque, sautant les flaques avec légèreté. Elle s'engouffra dans la bouche de métro en dévalant les marches avec la souplesse d'une danseuse. Elle avait l'air belle, en tout cas elle m'intriguait. Pour l'instant et malgré ce dédale de couloirs, nos routes se suivaient.
La rame arrivait et nous pressâmes le pas pour ne pas rester à quai. Je la perdis du regard dans ce flux et ce reflux désordonné. Je m'adossai dans un coin. Je la cherchais du regard dans ce déprimant mélange humain. Je la localisai enfin. Elle était assise à l'autre bout du wagon sur un petit strapontin. Elle rassemblait ses longs cheveux bruns pour les attacher en queue de cheval. Je n'arrivais pas à apercevoir son visage.
Le métro commença sa remontée abandonnant la pénombre pour prendre l'air et la lumière du jour. Une respiration. Je regardais dehors, la tête dans les nuages. De grosses gouttes s'accumulaient sur la vitre. Elles glissaient, entraînées par la vitesse, formant de longues traînées humides. Dehors tout était gris et flou.
Un soubresaut me ramena à la réalité. Les portent s'ouvrirent. Mon inconnue n'était plus à sa place. Je me précipitais dehors, manquant de chuter sur le sol glissant.
Je vis juste le haut de son parapluie rouge disparaître dans les escaliers au bout du quai. Je courus pour la rattraper. Elle avait déjà traversé la rue et je me jetai sans réfléchir à sa poursuite. Un scooter venu de nulle part fit une belle embardée pour m'éviter. Je m'étais à peine arrêté et je n'entendis pas les noms d'oiseaux dont me gratifia le motard.
Enfin, mon regard retrouva la silhouette élancée. Je la suivais à distance tout en réfléchissant. Aurais-je le courage de l'aborder? Qu'allais-je trouver d'original à lui dire? Qu'allait-elle penser de moi? Qu'est ce qui m'avait pris, moi d'habitude si timide?
La pluie redoublait d'intensité.
Elle tourna à l'angle d'une rue et je la perdis une nouvelle fois des yeux. Je trottinais pour refaire mon retard et alors que je prenais mon virage avec précaution, je la vis face à moi. Elle m'attendait, immobile. Je m'arrêtais maladroitement. J'étais stupéfait et totalement pris au dépourvu. Elle était grande, son visage était fin et bien proportionné. Nullement impressionnée, elle me questionna un peu sèchement :
- Que me voulez vous?
Je ruisselais et j'étais essoufflé. Dans un élan de courage, venu de je ne sais où, je parvins à lui répondre :
- Vous m'avez fait peur! Mais vous tombez bien, je commençais à prendre l'eau. Puis-je abuser de votre abri?
Elle me regarda l'air amusé et me rétorqua sans détour :
- Arriverez-vous à me suivre?

13 commentaires:

Dame Sco' a dit…

Voilà une nouvelle histoire débute bien : une jolie femme, un bel homme, le tout sous la pluie, ça fait bien des possibilités à envisager ...

Bon lundi m'sieur superolive !

Charles Magnet a dit…

à mon avis... cela ne va pas être si simple... mais cette jolie brune me paraît être une charmante compagnie.

Anonyme a dit…

Et puis, bien à l'abri sous un parapluie...tiens ça me rappelle une chanson..."un p'ti goût d'paradis, sous ton parapluie" ouiii!
vive la pluie!

Mr SuperOlive a dit…

@ Dame Sco': Merci beaucoup. Je suis moins doué pour les chutes semble-t-il. Je me demande si je ne vais pas en rester là. Mystère...

@ Charlemagnet : Si je continue, ça risque en effet d'être soit compliqué, soit une histoire sans fin. Nous verrons bien... En attendant, la compagnie est charmante en effet, et monsieur est connaisseur!

@ Solveig and co : Le père Georges appréciera le clin d'oeil. Tu as raison, il faut bien s'en réjouir en cette saison! Ceci dit, Charles raconte mieux que moi les histoires d'O!!

merci à vous et à bientôt

Anonyme a dit…

Parfois les histoires qui ne se poursuivent pas sur le papier virtuel des blogs, se nichent dans l'esprit de ceux qui lisent de telles poursuites rouges et mouillées...
Moi j'aime!
Suzanne

Nhã a dit…

J'aime beaucoup et attends la suite avec impatience...

Mr SuperOlive a dit…

@ Anonyme : Merci, mission accomplie alors?

@ Nha : Merci, pas sûr d'avoir la même inspiration pour la suite... Mais on ne sait jamais!

à bientôt

Laurent a dit…

j'aime bien !

Mr SuperOlive a dit…

@ Des fraises et ... : Merci, ça fait plaisir!!!

Anne-Laure a dit…

Je ne sais pas pourquoi... mais elle me fait penser à quelqu'un !!

Mr SuperOlive a dit…

@ Anne Laure : Tiens, c'est étrange... Il faut m'en dire plus!

Anne-Laure a dit…

Allez... raconte la suite !

Mr SuperOlive a dit…

@ Anne Laure : Patience!!