jeudi 28 février 2008

Se mettre à nu pour la chaîne de l'amitié

Je remercie ici Aude de Nectar du Net et Hervé aka Valvert qui ont gentiment pensé à moi pour que je vous dévoile 6 trucs tics habitudes anecdotes sur ma petite personne. Evidemment, je me suis efforcé de répondre sincèrement :
Vous allez vous rendre compte que ma vie est très trépidante...

1/ Je n'aime pas les chaînes.

2/ Je regarde peu la télé, mais j'aime beaucoup la Nouvelle Star.

3/ J'ai refusé de faire ma communion. Belle connerie au regard de tous les cadeaux qui me sont passés sous le nez!

4/ J'ai obligé mon petit frère à piquer des bonbons dans des supermarchés pour me les filer ensuite. Il m'en reparle encore le pauvre.

5/ Je me lave toujours les dents après le petit déj' mais avant de me doucher. Je sais je sais, c'est passionnant!

6/ Je ne pleure presque jamais en regardant un film. Mais j'ai chialé comme une madeleine à la fin de Titanic...!!!???

Je refile le bb à Shakti, Kallisté, Fanette, Frenchmat, Sauvons la Terre et Blog de mec si ils veulent bien se prêter au jeu.

mercredi 13 février 2008

Chez "Nénette"

J'aime beaucoup les bonbons.
Pendant mon enfance, ma mère a toujours surveillé ma consommation de sucreries. Aujourd'hui qu'elle n'est plus derrière mon dos, je rattrappe le temps perdu et je machouille de la gomme en tout genre (ou presque!). L'autre soir en dégustant un paquet de Haribo devant l'ordi (j'ai arrêté de fumer je ne vous ai pas dit?), je me suis souvenu d'il y a longtemps.

Devant l'école primaire où j'ai appris tant de choses que j'ai oubliées, il y avait un "bar boulangerie épicerie". Aujourd'hui, cet étonnant mariage commercial n'existe quasiment plus, même en Bretagne! La petite boutique était juste en face de la sortie de l'école. Il n'y avait qu'à traverser la rue sur le passage piéton, grimper quelques marches, pousser la vieille et lourde porte vitrée, et on entrait dans cet endroit particulier, un tintement de clochette signalant votre arrivée.
La tolière s'appelait "Nénette" de son vrai nom Mme DOUGUET. Elle me paraissait plutôt âgée et elle s'occupait seule de son "pluri commerce". Je n'ai jamais su si elle était veuve ou vieille fille. Elle portait une blouse de travail décorée de motifs à fleurs dans les tons vieux mauve ou vieux bleu, ainsi que d'antiques lunettes à large monture derrières lesquelles on apercevait à peine ses yeux. Elle était toujours un peu trop maquillée avec beaucoup de rouge aux joues. J'ai toujours été persuadé qu'elle portait une perruque et celà suffisait à me foutre les chocottes. Nénette sans sa moumoute ça ne devait pas être beau à voir! En fait, je suis sûr qu'elle était gentille mais son accoutrement et son air sévère impressionnaient les marmots qui auraient voulu s'attaquer à son magot.

Car dans ce lieu à la décoration vieillotte, où se mélangeaient les genres et les odeurs, il y avait un véritable trésor pour les gourmands de friandises. Dans de grands bocaux en verre, elle donnait en spectacle à nos yeux d'enfants des stocks considérables de fraises tagada, de bouteilles de coca, des colliers de bonbons, de sucettes, de planètes, de rouleaux de réglisse, de Treets, de carambars, de schtroumph, de malabars, de buble gum, et j'en oublie tant d'autres! Une multitude de goûts, de couleur, de formes dansaient sous nos nez et nous faisaient saliver.

Quand ma mère me chargeait d'acheter le pain, elle me laissait parfois la posibilité de choisir quelques bonbons avec les centimes restants. Quelle joie! Mais aussi quelle torture de n'en sélectionner que quelques uns, puis de devoir les partager avec mon frère et mes soeurs. Si vite engloutis aussi.

Et comment résister à la tentation de s'en fourrer plein les poches puis de ficher le camp à toute berzingue? C'était mal connaître Nénette!
J'ai le souvenir d'être rentré un jour dans la boutique et de m'y être retrouvé seul. La clochette avait pourtant bien sonné. Il n'y avait personne au bar situé sur la gauche. Un alignement de petits verres de "rouge lim" vides sur le comptoir indiquait qu'il y avait eu du passage.
Personne derrière la caisse. Un regard aux bonbons. Un grand silence (de ceux qui annoncent les catastrophes). Je m'approche sans bruit de l'eldorado coloré et sucré ... Et soudain je m'arrête, me souvenant de la fameuse vitre sans teint (à l'inverse de Nénette qui en abusait à fond) qui permettait à Nénette de ne pas trop se faire chourrer. C'était moins une car aussitôt la fameuse porte s'ouvre et la petite dame apparait, un petit sourire aux lèvres que je lui rend le moins naturellement du monde...

C'était l'époque où on payait avec des francs. Avec une pièce de 1 franc (c'est à dire pas beaucoup d'euros), on pouvait acheter une baguette de pain ou un sachet de bonbons bien rempli.
Je me souviens qu'un jour, une éléve de l'école avait acheté pour 10 francs de bonbons. Je ne vous raconte pas la taille du paquet de bombecs, ni l'évènement que cela fut dans la cour de récré! Je crois que pendant longtemps j'ai rêvé d'avoir entre mes mains un tel monticule de friandises. Il paraissait inépuisable, tout comme "Nénette" d'ailleurs. Au final, le paquet fut rapidemment dévoré et quelques années plus tard, j'appris avec peine que "Nénette", elle aussi, avait rendu l'âme.

Un sacré personnage donc que la Nénette! A sa manière, elle aura participé à l'éducation de plusieurs générations de petits gourmands : Apprendre à traverser la route pour arriver jusqu'à son échoppe, savoir compter pour payer ses bombecs, résister à la tentation (et délivre nous du mal!) sous peine de prise la main dans le sac, partage du butin en famille en ayant pris soin de s'en fourrer un de plus au fonds du gosier, etc.

Nénette avait 2 soeurs qui elles aussi faisaient dans le commerce. La triplette formait le gang des soeurs DOUGUET ! L'une d'elle tenait une crêperie (spécialité locale) et l'autre un bar tabac (autre spécialité locale) plus bas dans la même rue. J'y ai fait mes armes (médiocres) au baby foot, j'ai du y boire mon premier "monaco" et peut-être bien fumé ma première clope...