Quand tu es breton, malin et que tu as une famille nombreuse et qu'en plus c'est la crise (!), il est judicieux d'apprendre à faire les crêpes toi-même.
Pour nous c'était hier soir!
Attention qu'on se comprenne bien, quand je dis faire des crêpes, c'est les fabriquer de A à Z, pas juste les faire réchauffer dans une vulgaire poêle Tefal.
Etape numéro 1 : Emprunter un bilig. Rien à voir avec les chatouilles mes amis, c'est le nom breton donné à la plaque de fonte ronde sur laquelle on étale la pâte pour la faire cuire. Merci maman !
Etape numéro 2 : Dégotter une recette de pâte chez une des grands mères autochtone encore en vie et qui sera prête à transmettre un peu de son savoir faire "ancestral". Une recette pour la pâte blé noir (sarrasin) et une autre pour celle au froment. Merci la mère Denis ! (private joke)
Etape numéro 3 : Se familiariser avec le matériel du crêpier. La rozell (sorte de râteau d'extra terrestre sans dent pour étaler la pâte sur la bilig en décrivant un cercle), la spatule "truc much" pour retourner la crêpe et la louche de la bonne contenance. J'allais oublier la bouteille de cidre brut à consommer avec modération sous peine de tourista bretonne... Les spécialistes le savent : impossible d'abuser de la pomme sans récolter quelques pépins (oh oh oh!).

Etape numéro 3 : Se familiariser avec le matériel du crêpier. La rozell (sorte de râteau d'extra terrestre sans dent pour étaler la pâte sur la bilig en décrivant un cercle), la spatule "truc much" pour retourner la crêpe et la louche de la bonne contenance. J'allais oublier la bouteille de cidre brut à consommer avec modération sous peine de tourista bretonne... Les spécialistes le savent : impossible d'abuser de la pomme sans récolter quelques pépins (oh oh oh!).
Après il faut se lancer...
La louche remplie de pâte dans une main tremblante, dans l'autre la rozell, le tout au dessus de la plaque qui chauffe les joues. C'est fou ce qu'on se sent maladroit avec tout ça dans les mains au début, comme l'impression d'avoir deux mains gauches.
Allez hop c'est parti ! Et voilà ce que le premier essai a donné!

Au final, comme le breton est têtu et qu'en plus il est gourmand, voici le résultat obtenu après avoir foiré quelques louchées !
Une couleur magnifique un goût délicieux et ce malgré une technique peu académique!
Nous nous sommes régalés et le père Noël devrait nous apporter une bilig Krampouz bien de chez nous !
A nous les soirées conviviales en famille et entre amis.
Dès que j'aurais affiné mon style, j'espère bien pouvoir faire déguster ces crêpes délicates à quelques-uns de mes amis des Côtes d'Armor ou d'Ille et Vilaine. Chez eux les crêpes sont plus épaisses et s'appellent des "galettes". Rien à voir avec leur fort penchant pour l'alcool et les déboires qui s'en suivent... mais un truc de bourrin tout de même!
Depuis le bout du monde ou presque, je colle une bise à tous mes amis bretons !