lundi 23 septembre 2013

Un taxi parisien

Le week-end dernier, j'ai fait un bref séjour à Paris. Au programme visite du passionnant musée des Arts Primitifs quai Branly, soirée et dodo chez sister Lolo, puis virée en région parisienne pour récupérer une Twingo.
Je dois récupérer le bolide à Marly La Ville, dans le 95. Comme c'est à plus de deux heures de chez ma sœur en s'enfilant un cocktail complet de transport en commun (tramway, RER, métro, train de banlieue), j'adopte une stratégie plus simple. Joyeuse traversée de Paris en RER jusqu'à Charles de Gaulle pour me rapprocher puis taxi. Efficace. Bon, je me galère un peu à trouver un tacos mais je finis par caser mes grands pinceaux dans un C4 Picasso conduit par un petit gros. Je suis un peu déçu car j'aime bien profiter de me payer un taxi pour rouler en Audi ou en Benz Benz Benz! Et me voilà parti pour un périple interminable...
Comme le type ne connait pas le bled où je vais, il tapote l'adresse sur son GPS TomTom. Calcul de l'itinéraire, pas de péage, pif paf pouf, on est à 14 km du but et on en a pour 23 minutes. Relax, je m'avachis tranquilos sur la banquette en skaï (le skaï c'est comme le cuir sauf que dès que tu bouges les fesses on croit que tu pètes...) en grignotant un Nuts et en me grattant les noisettes. Mais on n'a pas fait 500 mètres que les keufs m'arrêtent le type râle déjà après son GPS qui cherche sa position l'espace d'un instant. Son TomTom le gonfle et sans plus attendre, le taxi man décide de se la jouer à l'instinct : "On va passer par l'A86" qu'il me dit. Je ne réponds rien car pour moi c'est du chinois. Et hop c'est parti, bretelle d'accès, voie d'accélération, et paf bouchon. Bingo! J'suis tombé sur un as du sixième sens, le roi du plan foireux. Ça finit par avancer doucement, on roule un peu, je surveille le GPS d'un oeil et je commence à m'inquiéter quand je m'aperçois que le type ne suit pas les indications du TomTom. Je me dis qu'il est vraiment Con Con et je l'interpelle quand je vois que la distance jusqu'à l'arrivée est à présent de 30 km. "On est à combien de km de l'endroit où je veux aller ?" Il me dit qu'il ne sait pas, je lui réponds que c'est marqué sur son GPS, il me dit que c'est la distance aller retour et je lui demande de ne pas me prendre pour un con. "Ne vous inquiétez pas, on va prendre un raccourci". Je bouillonne, ce mec me met la fièvre.
Il quitte l'autoroute aussi sec. Inspiration divine? Un instant, je me dis que si ça se trouve je suis tombé sur le roi du chemin le plus court. Un instant seulement. Le compteur indique 40 euros, on est parti depuis trois quart d'heure, on a déjà fait 30 km et le GPS indique qu'on est à 40 km du but!!! On est à Eaubonne mais moi je l'ai très mauvaise. 

Je lui dis qu'on est à pétaouchnok et pas du tout où je veux aller, donc soit il me dépose de suite et je ne le paye pas, soit il se décide enfin à suivre les indications de son GPS à condition qu'on se mette d'accord sur le prix de la course. Il me propose 50 euros et je lui dis que je ne lui filerai pas plus de 40 euros et que j'ai autre chose à faire que de visiter la banlieue Nord en mode Seine Saint Denis Skaï. Je regrette de n'avoir pas pensé à faire appel à Uber Popopopopop!!!!!!!!
Il me fait le coup du type désolé, qu'on est quand même dans le 95, genre il est pas si nul que ça. Je lui dis que le 95 c'est grand et que je ne lui ai pas demandé d'en faire le tour. Il me dit qu'il est taxi parisien et pas taxi de banlieue et ferme enfin son clapet pour se concentrer sur la technologie. Ce gars est con comme une valoche !
Une fois arrivé à destination, après deux heures de trajet et 70 km de route, son compteur indique 115 euros. Je lui pose alors une question : "Bon en fait cette course de 14 km, elle aurait du me coûter combien ?","Ben je ne sais pas" qu'il ose me répondre. Je lui dis que décidément soit il me prend pour une andouille, soit il ne sait pas grand chose, que moi j'ai bien regardé son compteur et que c'est une course d'une vingtaine d'euros maxi. Je lui file 30 euros, bon prince au regard du temps que j'ai perdu mais soulagé d'être arrivé parce qu'à un moment j'ai cru que j'allais y passer la journée ! Il n'est pas content du tout, il gueule, je ne peux plus le voir en peinture lui et son Picasso. Je sors de la voiture en calculant la probabilité qu'il me suive et me fasse du rentre dedans refasse le portrait façon Guernica. Vu son gabarit j'ai du souci à me faire, les petits gros et trapus c'est du genre qu'on peut pas casser en deux, c'est trop mou ! Il ne bronche pas donc en guise d'au revoir et pour clore les débats, je lui demande si ça ira pour le retour...

Aucun commentaire: