dimanche 12 décembre 2010

Noël à l'hôtel ou l'histoire d'un locataire abusif

Mon cher beau frère doit bientôt s'installer à Tours, et voila que le locataire actuel de la maison qu'il pensait louer là bas, lui en joue un sale (tour). Pour en savoir plus sur cette histoire de la bernique tourangelle, je vous propose ce petit détour. Quant à l'indélicat, il mériterait presque d'aller faire un petit tour...en geôle. Bon, je sais je vais un peu loin, mais je suis prêt à tout pour un mauvais jeu de mots!
Tiens si l'humeur vous en dit, n'hésitez pas à relayer cette mésaventure, histoire de rendre un peu plus célèbre cet apprenti preneur d'otages.

lundi 22 novembre 2010

Comment on fait les bébés?


Il y a quelques jours, échange pendant le repas du soir avec ma plus grande fille qui a 6 ans et demi :


Moi (Allez hop, soyons fous!) : Tu sais comment on fait les bébés?
Elle (Nature) : Ben oui avec une graine de papa.
Moi (Genre j'insiste) : C'est ça mais elle vient d'où la graine?
Elle (Pas démontée) : Ben elle est dans ton zizi!
Moi (Bon, elle est au point sur les basiques) : Tu as raison, elle est bien au chaud et...
Elle de reprendre à cent à l'heure : Ben elle est dans ton zizi et splatch!
Là je manque de m'étouffer de rire. D'où elle sort ça franchement "Splatch"!
On est loin des choux et des roses ma bonne dame! 
Tout le monde est plié en deux et ça ne la dérange pas, elle est fière de nous faire rire autant.
Je termine l'explication avec une version zézette et de graine de maman réinventant le concept de réalité naïve.
Les enfants ont de ces sorties, enfin surtout elle!

mardi 19 octobre 2010

I will survive !

J'ai passé week-end fort sympathique dans un charmant gîte rural du Maine et Loire, entourés d'amis.
Rendez-vous dès le vendredi soir où la soirée monte très vite en température sur la terrasse extérieure et malgré le froid. Une soirée heureuse à base de surprise, de dégustation de bons vins, de charcuteries locales, de fromages goûteux et autres délicatesses. Une vraie bonne soirée avec un "Dirty Dancing show" millimétré, des chorégraphies féminines, des blagues tourangelles en fil rouge, du saut de bambou et même une apparition lumineuse de la Fée Clochette (je porte toutefois une réclamation eu égard à la qualité de l'épilation!).
Bon dans ce genre de soirée, il faut toujours un vainqueur, et ce vendredi là, ce fut moi. Une fois n'est pas coutume. De la fatigue, une dose d'émotion de la bonne humeur en veux tu en voilà et hop la soirée bascule version maillot jaune! S'ensuivit une nuitée agitée comme jamais dont je tairais ici les détails peu glorieux. 
La journée du samedi fut malheureusement quasi inexistante. Alors que j'avais promis à mes amis de leur faire des crêpes, je ne fis que de belles galettes... 
Bref, le dimanche matin je tâchai de me racheter une conduite dans une épreuve sportive et matinale : le "Kayathlon". Deux disciplines : Kayak et course à pied, le tout à deux pour former une équipe masculine tristement intitulée "Les pas gais". Je sais ce n'est pas bien drôle, mais c'est de moi. Bilan honorable compte tenu des circonstances et malgré le supplice abdominal des 7km de Kayak.
Retour au bercail fatigué mais heureux, on récupère les louloutes, on explique à Papi et Mamie pourquoi Papa est si fatigué, une soupe et au lit. 

Aujourd'hui ma femme m'annonce que ma fille cadette (qui a les oreilles qui traînent) a expliqué à sa maîtresse de CP que ce week-end son papa avait été malade parce qu'il avait trop bu... Voili voilà!
Il y a 15 jours je suis allé accompagner sa classe au cinéma, j'ai bien fait, je crois que je n'oserai plus!

Bon en même temps je reviens de loin. Ah oui, j'avais oublié de vous dire qu'au début de l'année, elle a raconté à ses copines que son papa était mort! Gloups

I will survive, enfin j'espère!

dimanche 3 octobre 2010

Into the water

C'est la fin de l'été. Il pleut. J'hésite mais je décide quand même d'y aller. La voiture navigue sous des trombes d'eau. Alors que j'approche du but, j'aperçois à l'horizon un coin de ciel bleu par lequel perce un rayon de soleil. La petite route est déserte et sinueuse. Les balais d'essuie glace dansent sous mes yeux. D'un coup de klaxon, je salue au passage quelques vaches en mal d'animation. Je bifurque à droite au niveau de l'élégante chapelle. Une longue ligne droite s'étire jusqu'à l'océan. J'accélère sur la route défoncée, pressé d'en découdre. Je me gare derrière les hautes dunes sur le parking quasiment vide. On ne voit pas la mer. J'ouvre la portière et j'entends enfin ce bruit sourd qui roule comme un tambour. J'inspire avec bonheur l'air iodé. Je me précipite sur la plage pour apprécier le paysage. Il pleut toujours et le ciel s'est à nouveau assombri. Il n'y a qu'un surfeur dans l'eau. Les vagues déferlent à un rythme soutenu. La mer sera bientôt haute.
Je retourne m'équiper, à l'abri sous le coffre de la voiture.
Un type du cru sort de sa camionnette avec sa canne à pêche et son ciré. Il porte une espèce de combinaison de pêcheur verte à bretelles avec les bottes intégrées. Vu de loin, on se demande comment les bretelles vont tenir, parce que son bide a vraiment l'air de vouloir se faire la malle. Il me regarde et m'explique qu'il va pêcher le bar. Son visage est vraiment rouge... Il a l'air de s'y connaître. Il espère qu'il y aura moins de courant que la semaine dernière. Mais il y a du "bouillon" et ça c'est bon. Je me dis qu'il tient un putain de slogan. Je lui souhaite bonne pêche et je me retiens de lui dire de faire gaffe à ne pas m'éborgner avec ses hameçons.
J'arrive au bord de l'eau, ma planche sous le bras. Une vague, sans doute plus forte ou plus curieuse que les autres, vient me saluer en me chatouillant les pieds. Elle disparaît aussi vite qu'elle est arrivée, laissant mes extrémités s'enfoncer dans le sable. Droit devant, j'admire le grand bain bouillonnant. Le néoprème m'opprime encore. J'asperge mon visage et ma tête avant de plonger dans l'eau. L'habit moulant se détend. L'eau fraîche glisse, puis s'immisce -quel délice- par les interstices. Je me retourne vers la plage où le pêcheur solitaire installe sa gaule. Je l'ai à l'oeil car je redoute la tuile. Une vague éclate soudain dans mon dos et je me retrouve le nez dans l'écume. Surpris, je me laisse emporter par le courant.
Rapidement, je reprends pied et je me lance à l'assaut de l'Océan. Je dois franchir la "barre" où les rouleaux se désagrègent dans un bouillonnement de mousse et d'embruns. Au delà, les vagues offrent des courbes généreuses et lisses que je rêve de caresser. Pour les atteindre, je dois d'abord faire face à l'adversaire. L'océan protège ses merveilles à grands coups de battoirs. Sur ma gauche, le blockhaus affaissé et à moitié immergé porte les stigmates de ce déchaînement. Je plonge dans le creux de la vague pour éviter la lessiveuse version programme intensif. Je ressors de l'autre coté et je me remets vite à ramer pour gagner un peu de terrain. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle qu'un nouvel obstacle écumant se dresse droit devant. J'avance doucement.
Par moment l'océan se calme et semble s'aplatir. Je profite de ce court instant de répit et j'aperçois la bonne vague qui se forme au large. Aussitôt, je me retourne vers la plage, je palme et je rame comme un damné -vu d'en haut ça doit être marrant à voir- pour essayer de prendre de la vitesse. Mais la vague naissante et affamée m'aspire en arrière avec un appétit féroce. Je lutte encore et je me trouve soudain propulsé par cette puissante virgule qui me ramène au rivage, ponctuant mon effort d'un pur moment de bonheur. 
Je suis seul dans l'eau. La mer forcît mais le ciel se dégage transformant le gris des flots en un superbe vert émeraude. Il fait bon, l'endroit est magnifique. Tout là haut, un avion file vers l'Amérique. Je continue mes ablutions dans cet immense jaccusi.
Une dernière vague puissante m'emporte jusque sur le sable fin et me dépose face à un vieux couple assis au bord de l'eau. Le monsieur semble amusé. Il est torse nu et arbore un magnifique bronzage marcel. Je me relève en leur souriant. Nous échangeons quelques mots et des sourires.
Il est temps de rentrer. Le pêcheur de bar a disparu. Trop de courant sans doute.

dimanche 5 septembre 2010

Quand les Barbies tuent Rick

Rick était un sale connard, doublé d'un gros porc.
C'était un type basique porté sur l'alcool, les muscles, le catch, et amateur de filles faciles à la plastique parfaite. Pour exprimer au mieux sa virilité, il avait adopté un look biker bad boy benêt. Un bandana noir, noué sur son crâne chauve, tenait au chaud ses idées réduites et ses oreilles décollées. Un gilet de cuir sans manche mettait en valeur ses biceps version jambon de bayonne sur l'os, et son collier de barbe taillé au millimètre était sa seule concession à sa pilosité. Il avait toutefois bien du mal à éradiquer les quelques poils récalcitrants qui s'échappaient de ses oreilles de façon impromptue... Il portait toujours d'imposantes lunettes de soleil qui empêchaient aux autres de mesurer le manque de profondeur et de vivacité de son regard torve.
Pourtant, aujourd'hui encore, il avait dégotté deux filles aux corps lisses dont les minis shorts mettaient terriblement en relief le peu qu'ils cachaient. C'est ainsi entouré qu'il pavanait sur l'avenue ensoleillée qui bordait la plage. Pour faire monter le désir, il faisait toujours une petite ballade avant d'attaquer les choses sérieuses. Devant un tel spectacle, les autres promeneurs mâles se retournaient immanquablement. Ils n'auraient pas la chance de voir à quel endroit précis se rejoignaient les jambes interminables de ces deux Barbie blondes. Rick y planterait son étendard. Les autres n'auraient qu'à se secouer vigoureusement la nouille en s'imaginant pris en sandwich dans un tel concentré de luxure. 
Il n'avait, ceci dit, aucun mérite puisqu'il payait cher l'agence qui lui fournissait les filles. Cette fois ci, pour fêter un contrat juteux, il avait choisi le haut de gamme et doublé la mise. Il avait donné rendez-vous aux filles au bar du club de sport qu'il fréquentait assidument. Quand elles s'étaient pointées, il les avait scruté de bas en haut et sa première impression fut qu'elles avaient tout l'air de mériter le délicat qualificatif de "pète braguette". Et Rick bandait déjà dur comme fer. Il se demandait ce qu'elles cachaient dans leurs petits vanity case. Il adorait les accessoires.
D'habitude, il se contentait de leur payer une bière, mais elles l'avaient devancé et commandé du Champagne. Elles n'en avaient bu qu'une coupe y trempant délicatement leurs lèvres dessinées. Il avait fini la bouteille, ponctuant son oeuvre de rots sonores. Au moment de raquer, Rick l'avait tout de même eue mauvaise. 
Elles n'étaient pas très bavardes et échangeaient entre elles dans une langue étrangère. Il s'en foutait. Au contraire, cela l'excitait car, dans son lit, Rick adorait l'exotisme.
Ils approchaient à présent du motel dans lequel il avait ses habitudes et où il avait réservé une chambre défraîchie. Pendant que les filles se préparaient dans la salle de bain, il vida cul sec un grand verre de Jack Daniel's. Rick otta ensuite ses santiags, laissant un léger fumet fromager se disperser insidieusement dans la pièce.
Quand les filles firent leur apparition, il était déjà allongé sur le lit, serrant entre ses mains l'organe central de sa personnalité, caressant en silence l'idée saugrenue de pouvoir un jour allonger la chose jusqu'au plafond. A bien regarder la scène, on pouvait deviner que ce membre turgescent aux veines bleuies était en fait déjà bien saturé de connerie. Que dire de ce vilain gland? Lui jugeait que sa bite avait fière allure et savait que ces deux poupées allaient y goûter jusqu'à l'écœurement.
Elles prirent donc la chose en main, pour commencer. Elles lui proposèrent d'avaler quelques pilules censées décupler ses forces et son plaisir, et bien qu'il n'eut pas de doute sur son endurance (ni sur rien d'autre d'ailleurs), il accepta le cocktail, faisant passer le tout à l'aide d'une longue rasade de Whisky. Les filles se relayaient en faisant glisser leurs doigts sur son sexe luisant. Mais malgré leur expertise, il ne sentait pas la sève monter comme d'habitude. Pour se remettre d'aplomb et faire disparaître un léger mal de crâne, il fit marée basse au fond de la bouteille. L'une des filles avait sorti un gode version king size et jouait avec, le faisant parcourir son corps et le prenant en bouche d'une manière obscène et prometteuse. Il attendait le moment où elle déciderait enfin de s'en servir pour de bon.
Mais sa tête le faisait à présent terriblement souffrir et son estomac le brûlait littéralement. Il était dans un état second. Quand il voulut se relever pour retrouver ses esprits, il prit conscience que ses poignets étaient solidement attachées à la tête du lit. Il n'avait rien senti.
Les filles s'étaient écartées tranquillement et s'amusaient de sa tête ahurie le gratifiant de délicats doigts d'honneur. Il tenta bien de se débattre mais il manquait d'air et un premier spasme violent le tordit en deux, anéantissant ses efforts. Une écume blanche s'était déjà formée autour de sa bouche et fut bientôt balayée par le reflux discontinu de ses entrailles dessoudées.
Son visage se figea dans une dernière expression de douleur lorsqu'un énorme ustensile lui déchira avec force son intimité. Black out.
Les filles légères s'envolèrent dans un courant d'air.
On retrouva le cadavre de Rick plusieurs jours plus tard, lorsque l'odeur fut trop à l'étroit entre les murs de la chambre. Rick et sa bite avaient moins fière allure...
Personne, pas même le célèbre inspecteur, ne parvint à élucider le mystère du décès de Rick.
Je vous laisse méditer au calme, à cette fin tragique au doux parfum d'Amérique...


mercredi 2 juin 2010

Il faut tourner la page...

J'ai du arriver au bout d'un chemin, sans vraiment m'en rendre compte. Faut dire que je l'avais un peu pris par hasard ce chemin. Finalement, j'ai fait un beau voyage au cours duquel j'ai rempli les pages de ce carnet version école buissonnière. 
Aujourd'hui je ne sais pas trop quoi penser. C'est un peu comme on termine un bon livre. On a hâte de lire la dernière page et, quand on y arrive enfin, on regrette qu'il n'y en ait plus à tourner. En même temps, j'ai l'impression de ne plus avoir grand chose à dire, ou moins envie, ou la flemme, ou peur de tourner en rond, ou je ne sais pas trop quoi encore! Après tout, peu importe. Ce qui m'embête un peu c'est que je l'aimais bien cet endroit. Il me ressemblait assez finalement. 
Je ne suis pas fait pour les adieux mais il y a des au revoir que l'on s'imagine ne pas devoir répéter. Sinon ça fait con.
Alors pour illustrer cette oraison funèbre, je n'ai pas compté les notes et encore moins les commentaires dont vous m'avez fait l'honneur. A l'heure des bilans, les chiffres manquent cruellement de poésie n'est ce pas? Ce qui est sûr, c'est que c'était bien!
En fait, ici j'ai partagé un peu de moi avec vous et vous me l'avez bien rendu. Je vous en remercie. J'ai ri en votre compagnie et je me suis aussi un peu surpris à écrire des histoires ou des textes plus tristes.  On se découvre, on apprend à se connaître...
Je garde l'endroit ouvert. Après tout, on verra bien si tout ça me démange ou si l'envie me prend de faire autre chose ici ou ailleurs. Qui sait?

La bise et portez-vous bien!

Une petite photo sympathique from chez Anne Laure ou là encore.

vendredi 7 mai 2010

Espace détente

Bon, il est vrai que cet endroit a un peu changé d'esprit depuis sa création. Le temps passe doucement...
Mais il y a des choses qui me font toujours autant rire. Bon, je vous préviens ça va rester basique!
Je tente une nouvelle perçée créative sur des associations de prénom + nom improbables. Je laisse ensuite à votre imagination le soin de donner vie à ces personnages burlesques et ridicules.
Dans un registre similaire, nous avons tous à l'esprit le fameux Manitas De La BITAS de nos amis Kad et O.

Aujourd'hui, le thème est totalement libre. Voici une première version :

Jean Michel GAUDRIOLE, le king de la blague à deux balles.
Bernard BAMBOCHE, le roi de la fête à neuneu.
Thierry CLEPSYDRE, en hommage à Fort Boyard.
René PINARD, ami de Popeye et marchand de légumes alcoolique.
Ludovic CARTON, carrossier pas emballant.
Raymond CHICANE, pilote automobile bagarreur.
Denis TOUDROIT, concepteur de GPS psychorigide.
Jean Louis CERUMEN, ORL diplômé. Une tête (et des oreilles) bien remplie(s).
Tiffany LEVRETTE, actrice porno sans arrières pensées.
Kevin GICLETTE, son partenaire favori.
Jean Claude CHIGNOLE, expert en petits trous (rien à voir avec nos deux amis pré-cités!).
Bruno PISTIL? fleuriste incontinent.
Carole MORUE, aimable poissonnière portugaise.
Louis La BROCANTE... déjà pris!
William LENTILLE, ophtalmologue-pétomane, expert de la mise en boite.

Ok j'arrête, je crois que j'ai touché le fond!
Quand même ça fait du bien!
Comme j'avais adoré lire vos suggestions sur le registre "footbalistique", j'ai hâte de voir vos délires. Laissez faire votre imagination, oubliez vos soucis et c'est parti! 
Je vais me reposer, promis.

mardi 20 avril 2010

Dans mon HLM

J'habite tout là haut, dans une grande tour. La même ou presque que celle dans laquelle j'ai grandi. Depuis, rien n'a vraiment changé. Les mêmes graffitis dans le hall d'entrée, les mêmes boîtes aux lettres déglinguées, les mêmes cages d'escalier souillées, les mêmes minuteries capricieuses, les mêmes paliers déserts et sombres, les mêmes ascenseurs en panne, ...
Plusieurs fois j'ai voulu m'enfuir. Mais à peine avais-je mis le pied dehors que je me trouvais ramené aux sources par une puissante attraction sociale... A bien y réfléchir, quand on vit en hauteur, on ne peut ignorer ses racines. Juste tenir debout et s'accrocher. Je vacille à l'énoncé de ce principe de gravité dont je n'avais jusqu'alors pas mesuré le fondement.
Je n'ai donc jamais pu m'extraire de cet indigeste millefeuille de dalles bétonnées, serré de trop près par cet étau de parpaings.
Bien sûr, j'avais eu d'autres aspirations. Oh, pas grand chose, juste un minuscule pavillon avec des voisins à côté. Un endroit où j'aurais pu raisonner en mode horizontal, rasibus, pâquerettes à portée de main, sans chape au dessus de ma tête. Juste la possibilité de m'échapper sans effort. Rien de plus qu'un bout de jardin mal entretenu, une haie mal taillée, un barbecue rouillé, un salon de jardin dépareillé, un grenier poussiéreux. Tout sauf cette sinistre construction sonore d'une cité qui m'insupporte et me pèse depuis mon enfance. Aujourd'hui encore je regarde l'horizon délavé et je partage la vie du voisin du dessus dans les courants d'air.  
D'en bas sur le parvis, je lève parfois la tête et, dans le ciel, je vois de grosses masses blanches passer juste au dessus de chez moi. Elles filent toujours à vitesse grand V, comme pour éviter de voir ou pire, de rester accrochées à mon triste poteau dortoir. A chaque fois, cet étrange défilé aérien au dessus de ma tour me donne le tournis. Je perds mes repères et, comme aspiré en arrière, je manque inévitablement de m'effondrer, écrasé par tout ce poids.
Parfois, quand le tumulte est trop grand, je m'imagine en gardien solitaire de ce phare des villes abandonné aux quatre vents qui n'éclairerait rien ni personne, mais qui serait mon calme refuge.

Ce soir, j'ai rendez-vous chez mon voisin du dessous. Il  fête son emménagement et moi je rêve de dégager... Pas sûr que j'arrive à lui souhaiter la bienvenue avec félicité...

mercredi 17 mars 2010

Un coeur à l'abri

Suite de Un jour de pluie.

Elle me fit donc une petite place sous son parapluie. Elle était grande, ce qui facilitait notre colocation. J'avais cependant bien du mal à me caler sur son rythme de marche. Ses longues jambes s'acquittaient de l'allure avec aisance. Je perdais régulièrement du terrain sur elle. Il me fallait la rattraper en enchainant de petits pas saccadés et, semble-t-il, assez ridicules.
Sous cet abri en mouvement, la lumière était tamisée. Finalement, la proximité de cette belle inconnue me mettait mal à l'aise. De brefs coups d'oeil me permettaient toutefois d'apprécier son élégant profil, ses longs cils noirs, la sensuelle commissure de ses lèvres. Je devinais aussi, au coin de sa bouche, un sourire amusé. Elle n'avait pas l'air inquiète, elle faisait juste attention à éviter les plus grosses flaques sur le trottoir. C'est elle qui reprit la conversation :
- "Cela vous arrive souvent d'aborder des jeunes femmes de cette façon?"
- Non non, c'est la première fois, m'excusais-je presque. 
- Vous ne manquez pas d'air!
En fait, j'en manquais cruellement. Sous cette coupole protectrice où raisonnait le plic ploc de la pluie, j'avais peine à reprendre mon souffle. J'avais chaud, mon visage était aussi rouge que la toile du pépin, et un voile de buée s'était formé sur le verre de mes lunettes. Avec mes cheveux et mon caban trempés, je devais avoir l'air d'un pauvre type...
- Je vous ai aperçue en sortant de chez moi ce matin et je me suis laissé emporter. J'ai souvent failli vous perdre... Quand je fais mon jogging, je ne vais pas aussi vite!
Elle sourit avant de reprendre avec malice :
- Eh bien dites moi, vous ne semblez pas être beaucoup plus doué pour les filatures. Je vous ai repéré depuis un certain temps déjà! 
- Vous n'êtes pas détective au moins? enchaina-t-elle dans un grand rire.
- Non pas du tout.
- Le contraire m'aurait étonné. Et puis vous n'avez pas d'imperméable! se moqua-t-elle gentiment.
Je ne savais pas bien quoi lui répondre. Elle poursuivit :
- Vous n'êtes pas très bavard. Comment vous appelez-vous?
- Simon, et vous?
- Jeanne.
- C'est un beau prénom. Jusqu'où allons nous ?
- Pas très loin. J'ai un cours et je suis en retard. Au fait, que me voulez-vous? 
- Rien, j'ai suivi mon instinct...
- Vous n'avez rien de mieux à faire, vous ne travaillez pas? m'interrompit-elle.
- Euh et bien c'est à dire qu'en ce moment je suis un peu entre deux eaux et...
- Ça je l'avais remarqué! répondit-elle en riant à nouveau.
Mes Converse détrempées "flic-flaquaient" sur le pavé parisien et mon moral glissait dangereusement vers mes chaussettes mouillées. 
- Je suis arrivée, il faut que je vous laisse dit-elle soudain en s'arrêtant brusquement.
Nous nous trouvions face à une entrée discrète où une plaque indiquait la présence d'un cour de danse.
Elle se tourna alors vers moi, me laissant me perdre quelques instants dans son intense regard émeraude. Un battement de cil me ramena à la réalité.  
- Pourrions-nous nous revoir? osai-je lui demander.
- Je suis désolée, mais mon coeur n'est pas à prendre. Vous perdriez votre temps... En tout cas, vous m'avez bien amusée. 
Mon regard tomba à mes pieds avant qu'elle ne me porte l'estocade.
- Si je peux me permettre un conseil, arrêtez de lire des histoires et surtout, allez vite vous mettre au chaud!
Elle poussa la porte et me laissa là sur le trottoir, m'adressant un regard furtif...
La pluie avait cessé mais une goutte d'eau froide vint finir sa course au creux de mon cou.
Je décidai de suivre ses conseils et de rentrer chez moi. 

Photo from chez Anne Laure

mardi 9 mars 2010

Séance coiffure

Quand j'avais 18 ans et les cheveux un peu plus longs, on me trouvait une ressemblance avec un chanteur à midinettes qui, depuis, a un peu grossi. J'avais oublié. La semaine dernière, au boulot, on me sort : "On ne t'a jamais dit que tu ressembles à Bidule truc?". Aujourd'hui je suis donc allé me faire couper les cheveux, histoire d'être peinard.
D'abord, je me rends chez mon coiffeur habituel. L'endroit n'est pas très classe, mais c'est bon marché et, pour ce que j'ai à y faire, c'est parfait. Sauf qu'il y a souvent du monde et que la boutique affiche complet. Je cherche donc un autre professionnel en hâte. Le seul où l'on veut bien m'accueillir est une enseigne connue à grand renfort de marketing glamour. Frank P. pour ne pas la nommer.
Le salon est autrement plus soigné. On m'affuble d'une blouse blanche informe et on m'installe face à moi même pour patienter. J'attends assez longtemps qu'un client finisse de se faire tailler les cheveux en quatre. Je dis ça parce que le type est très pointilleux sur sa coupe à la brosse. J'ai un peu envie de lui dire que, comme l'ex chanteur à qui je ressemble, la brosse, c'est un peu as been.... Comme c'est une coupe genre bidasse, je choisi de garder la remarque pour moi. A la fin, il est presque aussi bien coiffé que le clebs qui l'accompagne!
Arrive enfin mon tour. Je range mon téléphone, c'est plus prudent
La jeune femme me demande ce que je veux. Je lui explique rapidos. Elle me tripote, les cheveux pour faire connaissance et elle me sort cash :  "Vous n'auriez pas un peu de pellicules?". Ben non ma cocotte! Elle commence bien celle là. Je sens de suite qu'on va être copains...
Pendant qu'elle me lave les cheveux, elle me demande  : "Vous les lavez souvent vos cheveux?". Je lui répond : "Tous les jours". Elle enchaîne  : "C'est pour ça qu'ils sont rêches."
Là je me dis qu'à défaut d'avoir du tact, la demoiselle possède sans doute le sens du commerce! Au moment de payer, pour soigner ma chevelure, elle me proposera le shampoing Ultra régénérant aux oligos éléments bio-hydratants du sieur Frank P. J'imagine déjà la réplique que je vais lui servir dans les dents, version Jacky Chan.
Un seul point positif, elle ne me m'inonde pas les oreilles, ni le cou, en me rinçant les cheveux.
Pendant le quart d'heure que dure la coupe, elle essaye de lancer la conversation sur un : "Ben la chanson des Enfoirés cette année, elle n'est pas terrible, hein?". On se croirait chez Gigi Coiffure... Je lui glisse une réponse laconique, et je me retiens de poursuivre que ça ne vaut pas un bon Larusso... 
Ensuite, elle reste assez silencieuse. 
La coupe est classique mais le tarif a grimpé de 50% par rapport à mon coiffeur habituel! Aucun "plus client". J'attends la proposition du shampoing pour mes cheveux rêches. Rien, elle n'ose pas. Je suis presque déçu.  
Elle veut me plumer jusqu'au bout car je suis obligé de lui réclamer ma veste en partant!
Si vous attendez la chute, c'est raté, ce billet est sponsorisé par Petrole Hahn qui comme chacun sait...

samedi 27 février 2010

Habla usted espanol?

Je prépare mes vacances d'été en Espagne. Nous partons à plusieurs, et l'autre jour, quelqu'un me dit : "Olive on compte sur toi pour parler espagnol". Ah bon, mince alors. Il y a quinze ou vingt ans, je n'étais pas mauvais en langues, mais comme depuis je ne pratique pas, je suis devenu plutôt mauvais. Heureusement, ma belle soeur nous accompagne et elle est à moitié trilingue! Si j'applique à la phrase précédente une simple règle mathématique, j'arrive à la conclusion qu'elle parle 1,5 langue. Comme elle parle français parfaitement, avec un peu de chance elle a de bons restes en espagnol. En passant, vous comprendrez aisément que mon niveau de maths en terminale scientifique était un peu limite! Enfin, je vais essayer d'ici cet été de me rappeler un peu de vocabulaire pour ne pas avoir l'air trop con et dépasser le niveau La Bamba "Yo no soy marinero, Yo no soy marinero, soy capitan, soy capitan,...". Ca va revenir! hum hum hum...
Les autres de mes amis ont fait allemand et force est de constater que la plupart d'entre eux sont incapables de faire 3 phrases cohérentes d'affilée. Cela en fait, à mes yeux, la langue la moins pratique du monde (après le slovaquistanais, qui elle au moins, a le mérite d'être drôle!) en plus d'être une des plus moches. Si mes amis germanistes pensent que j'exagère, on pourra sûrement tester leur niveau d'allemand en Espagne, autre pays du teuton en été!
Et vous, vous en êtes où de vos vacs et de vos pratiques linguistiques?

dimanche 14 février 2010

Dans les bras de Marguerite (2/2)

Alors, j'attendais le vendredi soir avec impatience. Je me rendais dans le village voisin où, dans l'arrière salle du café, étaient organisées des soirées dansantes. En chemin, je m'arrêtais prendre Marguerite. Comme moi, elle se débattait seule dans un quotidien sans avenir, surnageant avec difficulté.
Le vendredi soir donc, on oubliait tout ça. On se lavait, on se parfumait, on se faisait beau, on enfilait une belle chemise repassée ou une robe élégante, des chaussures de ville vernies ou des talons hauts. Sur le parquet, dans les bras l'un de l'autre, nous nous sentions légers et libres. Nous parlions assez peu, tous deux concentrés sur le rythme, enchainant avec dextérité les pas les plus compliqués. Mais nos yeux se croisaient souvent et, pour les spectateurs alentours, nos regards aimantés en disaient long sur notre complicité.
Marguerite avait de sensuelles rondeurs et elle dansait divinement bien. Je n'étais pas peu fier d'être son cavalier. Les orchestres enchaînaient les standards avec plus ou moins d'habileté. Peu importait. Bien sûr, les couples se mélangeaient au cours de la soirée mais, avec les autres femmes, ce n'était pas pareil. Marguerite vivait la musique, les autres la subissait. Elles étaient soit trop molles, soit trop brusques, trop proches ou trop distantes. Je n'avais qu'une seule hâte, l'attraper à nouveau par la hanche, tenir sa main, la faire tourner puis s'éloigner de moi pour ensuite mieux sentir ses formes, son parfum, et la caresse de ses cheveux sur mes joues.
Lorsque nous dansions ensemble, nos corps se cherchaient en cadence jusqu'à l'étourdissement. Malgré les kilos accumulés, je n'avais rien perdu de ma souplesse et de mon sens du rythme. Ces soirs là, je me sentais comme un jeune homme, plein d'énergie et croquant la vie à pleine dents, sans me soucier du lendemain.
Ainsi passaient nos vendredi soirs.
Nous rentrions chez nous brûlants, les joues rougies par cette débauche d'énergie. Je déposais Marguerite devant chez elle. Elle me faisait un petit signe de la main sur le pas de sa porte. Alors, je démarrais et je la regardais s'éloigner doucement dans le rétroviseur. Une fois de plus, je maudissais le manque de confiance qui m'avait empêché de lui déclarer ma flamme...
Fin


Crédit photo Eros

samedi 6 février 2010

Une vie bien ordinaire (1/2)

Cela faisait deux ans que l'usine avait fermé ses portes. J'y avais passé plus de la moitié de ma vie, alternant les "trois huit" et les congés payés. La délocalisation et les financiers étaient passés par là, emportant l'entreprise familiale sur leur passage. Je m'étais démené pour retrouver un travail. Mon CV était maigrelet, mais je mettais toute mon énergie à écrire des lettres de motivation bien tournées... qui ne seraient pas lues. Sinon, je passais le plus clair de mon temps à déprimer sur mon canapé devant cet écran aux mille reflets enchanteurs. Comme tant d'autres, j'étais hypnotisé par ce ramassis de vaines promesses, véritable miroir aux alouettes.
Mais rien. Il ne se passa rien pendant ces deux années. Je décrochais bien quelques entretiens mais, dans cette région à l'industrie sinistrée, et compte tenu de mon âge, rien n'avait abouti. J'étais à bout, en fin de droits et mes petites économies avaient fondu comme neige au soleil. Physiquement aussi, je m'étais laissé aller. Mon compte bancaire était à sec, mes cheveux et mon ventre trop gras, et la tendance ne s'inversait pas.
Le village où j'habitais s'était dépeuplé. L'école avait fermé, les commerces se comptaient sur les doigts d'une main, les volets étaient clos et la grand-rue était déserte. Au PMU où je me réfugiais parfois, la chance non plus ne m'avait pas souri. Une des grandes gueules constamment accoudée au comptoir répétait à l'envi : "Il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur". Il enquillait les verres de blanc avec la régularité d'une machine outil bien huilée. Au moins je n'avais pas sombré dans la bibine, juste deux ou trois Ricard par ci par là, pour oublier... Le médecin m'avait donné quelques pilules pour m'aider à mieux dormir car la nuit, mes insomnies s'étaient faites plus longues et régulières.
Je m'enfonçais.
A suivre...

lundi 18 janvier 2010

Intermède culinaire : Les endives au jambon ou l'ôde au chicon

Ma mère est une excellente cuisinière. Je sais, tous les fils disent ça de leur mère, mais la mienne a réellement du talent. Il faudra un jour que je rende hommage à son savoir faire.
Certaines recettes sont notées sur des fiches manuscrites, toutes les autres sont dans sa tête. Elle partage volontiers ses secrets et quand on lui demande comment faire, elle répond : "C'est facile, il n'y a qu'à...". Et c'est parti pour trois plombes!
Quand elle cuisine, elle a un indicateur de qualité plutôt inquiétant pour ceux qui ne la connaissent pas. Plus elle dit que c'est raté, meilleure est la recette.
Il y a toutefois un plat qu'elle n'aura pas réussi à me faire apprécier : Les endives au jambon. Sans doute réussissait-elle la recette à la perfection!!

Chaque fois c'est le même piège! On se laisse avoir par le magnifique doré du gruyère gratiné qui crépite à la sortie du four. Sous cet appétissant napage, on ne distingue pas encore le teint gris verdâtre du chicon cuit, et on se précipite... Mais à peine la première bouchée avalée, c'est l'horreur. Un choc à vous couper la chique! Un autre indice infaillible devrait nous alerter : l'endive rend de l'eau qui vient tapisser le fond de l'assiette dès qu'on la découpe. On est bien d'accord, ce n'est pas du jus, c'est de la flotte! Je ne sais pas vous, mais moi, je ne supporte pas de manger dans un verre d'eau!
J'ai encore le souvenir précis de cette amertume traînant sans fin dans mon palais, malgré les verres d'eau engloutis après chaque bouchée pour atténuer ce goût désagréable.
Un vrai  plat d'anglais!  Il est vrai que nos amis d'outre manche partagent avec les endives quelques similitudes. D'abord la même blancheur suspecte. Ensuite, ils sont toujours un peu raides et guindés par temps frais et se ramollissent dangereusement et perdent de leur tenue avec la chaleur...
J'arrête là cette mauvaise blague et je conclus d'un seul message personnel dédié au chicon belge : "Endive cuite je te conchie!"


Ps et message aux producteurs d'endives énervés : j'aime les endives crues!

lundi 11 janvier 2010

Il a neigé sur...


Il a un peu neigé en Bretagne ces derniers jours. Je suis un grand garçon. Mais j'éprouve un vrai plaisir à admirer ce manteau blanc, si fin et éphémère soit-il, revêtir ma campagne au Sud et l'asphalte de mon impasse au Nord.
Enfants, nous dévalions régulièrement les champs enneigés, allongés sur des sacs d'engrais vides. Ce spectacle monochrome est devenu si rare ici qu'il en est encore plus beau.
Mais ce qui est le plus dépaysant, c'est ce silence à nul autre pareil. Vous me direz que le silence ne s'entend pas et vous aurez raison. Celui là s'écoute et se savoure. Mes oreilles, protégées par ce voile cotonneux, sont enchantées par cette douce et imperceptible mélodie. Tout est calme, reposé. Le monde environnant semble être en lévitation, baignant sereinement dans un univers douillet et ouatté. Le temps s'est arrêté dans le petit jour argenté. Comme si la planète avait enfin trouvé un rythme de rotation plus raisonnable, presque au ralenti. Je dois rêver. Je sors pour mieux profiter de ce spectacle et pour vérifier sa réalité. A mesure que j'avance, les flocons compactés craquent sous mes pas et creusent derrière moi des empreintes nettes sur le tapis blanc immaculé. Plus rien ne sera comme avant.
Les cris d'excitation des enfants me ramènent à la réalité. Je suis en retard pour le travail. Pas le temps d'une bataille!
En quelques heures, l'asphalte a retrouvé son gris au Nord et, au Sud, la campagne dénudée grelotte à nouveau dans l'air frais de l'hiver.
Ce soir le plic ploc de la pluie sonne mécaniquement à mes tympans comme une rengaine monotone.

Texte du 22/02/2009