Il était ... AUCUNE
FOI(S)
Je ne crois pas en Dieu (celui-là ou un autre), malgré une éducation teintée de catholicisme.
Je ne crois pas en Dieu (celui-là ou un autre), malgré une éducation teintée de catholicisme.
Ma courte histoire avec
Jésus, ses apôtres et ce God tout puissant a sans doute commencé
dans la froideur d'une église humide où j'ai dû gueuler comme un
putois quand le curé a tenté de dessiner une croix sur mon front
innocent.
Il faut dire que je suis
un sacré rebelle ayant à nouveau manifesté mon désir
d'indépendance face à tout cet improbable fatras idéologique, en
refusant de faire ma communion vers l'âge de 12 ans. Contrairement à
Mr Vinvin, en Jésus je n'ai obtenu que le premier diplôme et encore
malgré foi moi !
Mes parents m'avaient
donc offert cette liberté de dire NON à Jésus et je les en
remercie. Juste après coup, je n'avais pas bien mesuré la portée
symbolique de cette volonté d'indépendance et je m'étais surtout
dit que j'avais été con de ne pas saisir l'opportunité de me voir
offrir une gourmette en or et la photo dédicacée du Pape...
Je devais tout de même
parfois assister Allah messe (pardonne-moi cette offense née d'un
humour de basse flemme) et me rendre aux cours de catéchisme où un
prêtre barbu aux sandales odorantes, fort patient et sympathique,
tentait en vain d'expliquer à mon esprit cartésien les fondements
et les us et coutumes du fromage
pour les nuls de cette religion. J'en garde encore
aujourd'hui une aversion pour les fromages aux odeurs trop
prononcées. La Le hic c'est que ce prêtre
racontait la vie de Jésus depuis son immaculée conception jusqu'à
sa mort sans oublier sa capacité à marcher sur l'eau ou à
transformer l'eau en vin. D'accord, tous ces miracles auxquels je
n'ai pas cru (s'y fier eût été une erreur) ne sont que des
paraboles. Mais je n'ose pas imaginer les dégâts que de telles sornettes auraient (pu) susciter sur des esprits plus réceptifs.
Lors de ces réunions, mon seul réconfort venait de la présence d'une ou deux jolies filles que je m'efforçais de ne pas trop regarder dans les yeux, de peur de les mettre enceintes... Les différents programmes d'histoire retraçant en parallèle la violence des croisades et autres missions évangélisatrices finissaient définitivement de me convaincre des dangers d'un endoctrinement plus poussé sur ma fragile personne.
Lors de ces réunions, mon seul réconfort venait de la présence d'une ou deux jolies filles que je m'efforçais de ne pas trop regarder dans les yeux, de peur de les mettre enceintes... Les différents programmes d'histoire retraçant en parallèle la violence des croisades et autres missions évangélisatrices finissaient définitivement de me convaincre des dangers d'un endoctrinement plus poussé sur ma fragile personne.
A l'époque donc j'étais
moins catho qu'athée et c'est longtemps après que j'ai bien failli
basculer...
Ah si UNE FOIS !
Brooklyn, New York, un
dimanche de mai 2014, j'ai alors 40 ans. L'église The Brooklyn Tabernacle est en fait une
grande salle de spectacle où plusieurs paroissiens nous accueillent
avec de grands sourires en nous souhaitant la bienvenue. Rien que ça,
ça change tout. Je suis accompagné de ma femme et d'un couple
d'amis, Pauline et Nicolas. Il y a quelques touristes venus, comme
nous, assister à cette messe gospel et surtout beaucoup d'habitués
qui se sont mis sur leur trente et un. Rapidos ça se met à chanter
de partout et la mamie assise à côté de moi est déjà au taquet
les deux mains levées à hauteur d'épaule paumes ouvertes,
implorant le Seigneur. Ohhhhh Jesus !!
Moi aussi j'ai envie de
chanter et de frapper dans mes mains, pas pour Jésus mais pour me
lâcher et faire corps avec cette assemblée vivante. Il y a de
bonnes ondes dans ce théâtre et je me surprends à fredonner les
paroles qui défilent (entre deux pubs!) sur des écrans plats en
version karaoké. Bon c'est en anglais, je ne pige pas tout et du
coup, le message religieux paraît plus léger que par chez nous !
Le « preacher »
est entouré de choristes et porte un costume élégant, quoiqu'un
peu brillant. Il alterne les brefs discours et les chansons sont
reprises en chœur par toute la salle. C'est bien plus gai et
dynamique que la plus joyeuse des messes de mariage à laquelle j'ai
pu assister par chez nous...
A un moment donné tout
de même, l'ambiance se fait plus lourde chacun regardant ses
godasses pendant le sermon du maître de cérémonie qui, en deux
temps trois mouvements, absout collectivement ses fidèles de tous
leurs pêchés. Et hop, pour fêter ça, tout le monde se remet à
chanter ! Légèreté et sourires retrouvés, efficacité à
l'américaine.
Puis vient le moment
magique où le pasteur donne deux minutes à la salle pour que les
gens se prennent dans leur bras et se disent qu'ils s'aiment. J'ai
adoré. Au début, j'étais un peu sur la réserve, habitué que je
suis à toujours contrôler l'accès à mon « espace privé ».
Et puis je me suis laissé aller en serrant des inconnus contre moi,
encore et encore. C'était un des ces moments vrais, intenses et
rassurants qui font que la vie est belle. Craignant sans doute que je
sois définitivement touché par la grâce du Seigneur, mes petits
camarades ont même dû venir me chercher au beau milieu de la foule.
Je ne voulais pas arrêter, mais il était déjà temps de partir.
Ce partage-là m'a plu et
la religion, vue sous cet angle de fraternité, m'a paru plus simple,
accessible et chaleureuse.
Au point que je voudrais
revivre ces instants, mais le voyage jusqu'à New York coûte cher et
je ne marche pas encore sur l'eau...
FIN.
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