Suite de Un jour de pluie.
Elle me fit donc une petite place sous son parapluie. Elle était grande, ce qui facilitait notre colocation. J'avais cependant bien du mal à me caler sur son rythme de marche. Ses longues jambes s'acquittaient de l'allure avec aisance. Je perdais régulièrement du terrain sur elle. Il me fallait la rattraper en enchainant de petits pas saccadés et, semble-t-il, assez ridicules.
Sous cet abri en mouvement, la lumière était tamisée. Finalement, la proximité de cette belle inconnue me mettait mal à l'aise. De brefs coups d'oeil me permettaient toutefois d'apprécier son élégant profil, ses longs cils noirs, la sensuelle commissure de ses lèvres. Je devinais aussi, au coin de sa bouche, un sourire amusé. Elle n'avait pas l'air inquiète, elle faisait juste attention à éviter les plus grosses flaques sur le trottoir. C'est elle qui reprit la conversation :
Elle me fit donc une petite place sous son parapluie. Elle était grande, ce qui facilitait notre colocation. J'avais cependant bien du mal à me caler sur son rythme de marche. Ses longues jambes s'acquittaient de l'allure avec aisance. Je perdais régulièrement du terrain sur elle. Il me fallait la rattraper en enchainant de petits pas saccadés et, semble-t-il, assez ridicules.
Sous cet abri en mouvement, la lumière était tamisée. Finalement, la proximité de cette belle inconnue me mettait mal à l'aise. De brefs coups d'oeil me permettaient toutefois d'apprécier son élégant profil, ses longs cils noirs, la sensuelle commissure de ses lèvres. Je devinais aussi, au coin de sa bouche, un sourire amusé. Elle n'avait pas l'air inquiète, elle faisait juste attention à éviter les plus grosses flaques sur le trottoir. C'est elle qui reprit la conversation :
- Non non, c'est la première fois, m'excusais-je presque.
- Vous ne manquez pas d'air!
En fait, j'en manquais cruellement. Sous cette coupole protectrice où raisonnait le plic ploc de la pluie, j'avais peine à reprendre mon souffle. J'avais chaud, mon visage était aussi rouge que la toile du pépin, et un voile de buée s'était formé sur le verre de mes lunettes. Avec mes cheveux et mon caban trempés, je devais avoir l'air d'un pauvre type...
- Je vous ai aperçue en sortant de chez moi ce matin et je me suis laissé emporter. J'ai souvent failli vous perdre... Quand je fais mon jogging, je ne vais pas aussi vite!
Elle sourit avant de reprendre avec malice :
En fait, j'en manquais cruellement. Sous cette coupole protectrice où raisonnait le plic ploc de la pluie, j'avais peine à reprendre mon souffle. J'avais chaud, mon visage était aussi rouge que la toile du pépin, et un voile de buée s'était formé sur le verre de mes lunettes. Avec mes cheveux et mon caban trempés, je devais avoir l'air d'un pauvre type...
- Je vous ai aperçue en sortant de chez moi ce matin et je me suis laissé emporter. J'ai souvent failli vous perdre... Quand je fais mon jogging, je ne vais pas aussi vite!
Elle sourit avant de reprendre avec malice :
- Eh bien dites moi, vous ne semblez pas être beaucoup plus doué pour les filatures. Je vous ai repéré depuis un certain temps déjà!
- Vous n'êtes pas détective au moins? enchaina-t-elle dans un grand rire.
- Non pas du tout.
- Le contraire m'aurait étonné. Et puis vous n'avez pas d'imperméable! se moqua-t-elle gentiment.
- Vous n'êtes pas détective au moins? enchaina-t-elle dans un grand rire.
- Non pas du tout.
- Le contraire m'aurait étonné. Et puis vous n'avez pas d'imperméable! se moqua-t-elle gentiment.
Je ne savais pas bien quoi lui répondre. Elle poursuivit :
- Vous n'êtes pas très bavard. Comment vous appelez-vous?
- Simon, et vous?
- Jeanne.
- C'est un beau prénom. Jusqu'où allons nous ?
- Pas très loin. J'ai un cours et je suis en retard. Au fait, que me voulez-vous?
- Rien, j'ai suivi mon instinct...
- Vous n'avez rien de mieux à faire, vous ne travaillez pas? m'interrompit-elle.
- Euh et bien c'est à dire qu'en ce moment je suis un peu entre deux eaux et...
- Ça je l'avais remarqué! répondit-elle en riant à nouveau.
Mes Converse détrempées "flic-flaquaient" sur le pavé parisien et mon moral glissait dangereusement vers mes chaussettes mouillées.
Mes Converse détrempées "flic-flaquaient" sur le pavé parisien et mon moral glissait dangereusement vers mes chaussettes mouillées.
- Je suis arrivée, il faut que je vous laisse dit-elle soudain en s'arrêtant brusquement.
Nous nous trouvions face à une entrée discrète où une plaque indiquait la présence d'un cour de danse.
Nous nous trouvions face à une entrée discrète où une plaque indiquait la présence d'un cour de danse.
Elle se tourna alors vers moi, me laissant me perdre quelques instants dans son intense regard émeraude. Un battement de cil me ramena à la réalité.
- Pourrions-nous nous revoir? osai-je lui demander.
- Je suis désolée, mais mon coeur n'est pas à prendre. Vous perdriez votre temps... En tout cas, vous m'avez bien amusée.
Mon regard tomba à mes pieds avant qu'elle ne me porte l'estocade.
- Si je peux me permettre un conseil, arrêtez de lire des histoires et surtout, allez vite vous mettre au chaud!
Mon regard tomba à mes pieds avant qu'elle ne me porte l'estocade.
- Si je peux me permettre un conseil, arrêtez de lire des histoires et surtout, allez vite vous mettre au chaud!
Elle poussa la porte et me laissa là sur le trottoir, m'adressant un regard furtif...
La pluie avait cessé mais une goutte d'eau froide vint finir sa course au creux de mon cou.
Je décidai de suivre ses conseils et de rentrer chez moi.
La pluie avait cessé mais une goutte d'eau froide vint finir sa course au creux de mon cou.
Je décidai de suivre ses conseils et de rentrer chez moi.
Photo from chez Anne Laure
7 commentaires:
Comme d'habitude ta plume me transporte...
J'adore cette histoire !
@ Nha : Doucement, je me sens pousser des ailes!!
@ Bridget : Voila qui me fait bien plaisir!
Merci à vous et à bientôt
C'est merveilleusement bien écrit. J'aime !
@ Cortisone : Merci beaucoup, je suis ravi que ça te plaise.
A plus tard!
Cortisone déménage... Toujours la même, mais dans un décor différent.
Bien à toi !
où est MOnsieur SuperOlive ?
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