Cela faisait déjà quelques mois que nos chemins s'étaient croisés. Nous n'avions fait que nous effleurer, une seule fois. Depuis tout ce temps, je n'avais pensé qu'à elle.
Quand j'avais accepté l'invitation, le souvenir de son parfum enivrant était aussitôt venu réveiller mes sens. Je savais qu'elle viendrait.
Avachi dans ce caniveau, reniflant à plein nez la pisse des autres et mes propres effluves écoeurantes, je commençais à avoir quelques doutes...
Le costume seyant que j'avais enfilé quelques heures auparavant n'avait plus la même tenue. Moi non plus d'ailleurs.
Je m'étais donc rendu à cette soirée avec pour seul espoir d'y retrouver Louise.
Tandis que je guettais son arrivée, je m'efforçais de faire bonne figure. Mes verres se remplissaient à mesure que je les vidais. Je laissais couler, incapable de contrôler ce flux incessant. Mais à mon désespoir, la charmante Louise ne venait pas.
Peu à peu, les bulles réchauffaient mes joues, déliaient ma langue et réjouissaient mes neurones.
Finalement, tout allait plutôt bien. J'étais occupé à paraître. Je parlais fort, riais à gorge déployée, souriais alentour, grignotais poliment, monopolisais l'attention, brillais, bref je faisais le beau. Si seulement Louise pouvait admirer le spectacle.
La soirée avançait et mes yeux s'égaraient peu à peu vers les formes que les invitées suggéraient à mon regard. Les robes frôlaient les courbes, les bouches s'entrouvraient, les joues s'empourpraient, les jambes s'élançaient, les cheveux caressaient les épaules, les nuques frissonnaient, les boucles d'oreilles pinçaient des lobes sans défense et les décolletés plongeaient sur de délicieuses promesses. Certaines femmes jouaient de leurs charmes sans retenue, d'autres paraissaient plus délicates et inaccessibles. Mon imagination faisait le reste. L'alcool et les rondeurs m'émoustillaient.
Louise ne viendrait pas. Mes propos perdaient de leur légèreté et de leur finesse. Je m'égarais.
Cela devait commencer à se voir et certains regards qui m'étaient destinés avaient perdu de leur sympathie et témoignaient d'un début d'agacement. L'assistance n'était plus sous le charme. Je m'en voulais et maudissais l'absence de Louise. Je déambulais bientôt d'un groupe à l'autre livrant à haute voix mes pensées les moins avouables. Mon attitude devenait inconvenante mais je ne m'en souciais guère. J'avais lâché prise et naviguais seul dans un autre ailleurs.
Aussi, quand la maîtresse de maison s'approcha de moi pour me glisser à l'oreille qu'il fallait songer à me faire plus discret, je réagis fort mal. Mon orgueil était touché et je décidai de quitter les lieux. C'est en titubant que je saluai la dame en la traitant de vieille salope mal baisée, criant ma rage et ma frustration aux convives médusés.
Son charmant mari me raccompagna à l'extérieur d'une main ferme avant de me congédier d'un uppercut massif qui mit un terme à cette triste soirée.
Je me trouvai seul et meurtri, vomissant mes excès sur la chaussée humide et malodorante.
Le visage de Louise me revint soudain à l'esprit.
A cet instant précis, le souvenir de son parfum avait une toute autre saveur...
12 commentaires:
Tu me le dis quand tu te décideras à écrire un livre que j'aille m'inscrire sur la liste d'attente pour l'acheter ;)
C'est toujours quand on attend une fille qu'on se fait casser la gueule.
Fiction ou semi-réalité ?
Je me suis bien laissée emporter en tout cas.
Un bien joli prénom... qui me rappelle ma marraine de blog...
@ Nha : Merci c'est très gentil mais je n'en suis pas encore rendu là!
@ Damok : Ça sent le vécu my friend!
@ Aude : Et bien cette fois ci j'ai laissé faire mon imagination chère Aude!
@ Charlemagnet : N'est ce pas! Que devient-elle?
Merci de vos visites et encouragements, à bientôt
i don't know... no news since her disparition...
may be un jour...?
Belle écriture, accrocheuse, si tu hésite à écrire ne le fais plus.
Louise, moi ce prénom me fait toujours pensé à la chanson de Berliner (c'est super gai dès le matin je sais :)
Je suis passée vers 10h00 mais t'étais plus la, appelle moi.
Louise
06 300 455 68
@ Charlemagnet : Encore un mystère autour de vous cher ami... J'espère aussi qu'elle refera surface!
@ Christèle : Merci beaucoup! Tu sais que je ne connaissais pas Berliner avant ton petit mot? Bon ben il ne va pas bien en effet!
@ Louise : Si si j'étais là mais j'ai fait le mort à la vue de votre épilation pour le moins approximative très chère! On en reparle ce week end!
Après Zette, j'insiste aujourd'hui pour voir ton bureau, et celui de tout blogueur !
Un peu déçue que ce ne soit que ton imagination...
Dommage que ça s'arrête ! C'est très agréable à lire, bravo !
@ Aude : Chère Aude, je suis désolé mais je n'ai pas eu le temps de dévoiler mon lieu de loisir et d'écriture... je te laisse imaginer!
@ Marie : Je suis sur une suite qui j'espère te plaira aussi!Merci beaucoup
A bientôt
Enregistrer un commentaire